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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/335

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276 LA REVUE DE L'ART les ravissants modèles de ce peintre, reines de la cour en même temps que reines de la mode et du théâtre, car Mlle Lazarewicz, « première mar- chande de modes à Varsovie » (1793), et M1Ie Gomelli, la cantatrice en vogue (1794), y ont leur place, au milieu de Mmcs la princesse Christine Radziwill, Anna Tyszkiewicz née Potocka, Sophie Zamoyska, Julie Potocka née Lubomirska, Hélène Radziwill née Przezdiezka, la comtesse Zyberck avec sa jeune fille, Worcell, Bekler, etc., etc. En même temps, l'artiste exécutait quelques portraits d'après nature : par exemple, celui de la princesse Rosalie Lubomirska, née comtesse Chodkiewicz, l'amie de la princesse de Lamballe, qui fut, elle aussi, déca- pitée à Paris pendant la Terreur ; celui de la princesse Louise Radzhvill, née princesse royale de Prusse, en buste; celui de Mmc Wyzewska, à mi-corps, jouant de la serinette et portant un oiseau sur son bras gauche ; celui de Mmc Sulistrowska, née Przetocka, à mi-corps, appuyée sur un portefeuille à dessins; celui de la comtesse Félix Potocka, née Sophie Tchélitché (la Belle Grecque), en buste; enfin celui où il s'est représenté lui-même, en buste, de trois quarts, tenant un carton à dessins sous son bras gauche et un crayon dans sa main droite. Il avait également reproduit le portrait du sculpteur Grassi, d'après son frère; le portrait de Bacciarelli d'après lui-même, et le portrait de Pitschmann d'après une peinture de cet artiste dont nous aurons à dire quelques mots. Plus tard, quand les succès d'Isabey se furent répandus au delà de nos frontières, Leseur représenta, d'après l'artiste français, le portrait du comte Stanislas Zamoyski, qui n'est d'ailleurs pas à compter narrai ses meilleures oeuvres. A soixante-cinq ans, le miniaturiste se res- sentait des atteintes de l'âge, et sa carrière se terminait bientôt après. Il faudrait, pour être complet, rappeler qu'il avait peint, en 1787, les décors du théâtre des Mniszech, à Wisniowiec, où se donnèrent les fêtes en l'honneur du roi, à son retour de Kaniovv; il faudrait aussi retrouver les petites miniatures commandées par Stanislas-Auguste, pour ses taba- tières, ses médaillons et ses bagues; mais tel qu'il se présente à nous, dans la galerie de Dzikow, Vincent de Leseur nous en dit assez sur son talent et son goût, qui étaient remarquables. Les commandes dont le sur- chargèrent ses contemporains firent que cet artiste si bien doué dut s'en tenir à des copies, copies charmantes, il est vrai, mais qui nous font