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278 LA REVUE DE L'ART regretter que leur auteur n'ait pas eu plus souvent l'occasion de se livrer à son inspiration personnelle. Leseur, d'origine française, avons-nous dit, avait adopté la Pologne comme seconde patrie ; il était devenu plus Polonais encore que notre Norblin de La Gourdaine, qui lui, s'il épousa une Polonaise et s'il fit le coup de feu pour Stanislas-Auguste, s'en revint du moins mourir en France. Marteau, Français aussi; Racciarelli, Grassi, Lampi, Rellotto, Italiens; Krafft, Suédois : les peintres du roi de Pologne appartenaient à tous les pays de l'Europe, excepté précisément à la Pologne. Et pour une fois qu'un artiste, Polonais d'origine, avait donné quelques espérances, et que Stanislas - Auguste l'avait envoyé travailler à Paris, voilà qu'il y était resté : Kucharski était de- venu Français, comme Norblin citoyen de Varsovie. Pour Daniel Chodowieeki, dont il faut dire quelques mots, le cas est ana- logue : né à Dantzig en 1726, il se dit hautement d'origine et de nationalité polonaises, mais il est surtout Allemand, Allemand d'esprit et d'inspiration, et si nous avons à nous occuper de lui ici, c'est que ce très adroit et très véridiquepeintre VINCENT DE LESEUR. LA PRINCESSE ROSALIE LUBOMIRSKA. Miniature. — Collection du comteTarnowski. de la bourgeoisie allemande et des guerres de Frédéric le Grand a traité, de temps à autre, quelques sujets relatifs à la Pologne. L'un d'eux est le portrait du primat Gabriel Podoski en pied, vêtu du costume de pourpre de legati nati : cette petite gouache présente un intérêt historique considérable, en ce qu'elle nous conserve les traits de ce prélat corrompu, qui joua un si triste rôle pendant le premier partage de la Pologne, et lors de la mémorable « Diète des Délégués». L'oeuvre, peinte en 1773, lors de ce Voyage à Dantzig qui devait être immortalisé par Chodowieeki, est une merveille de fine observation et de profonde