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LA CACHETTE DE KARNAK ET L'ÉCOLE DE SCULPTURE THÉBA1NE 345 chute des Ramessides. Elles ont une valeur réelle pour la plupart et elles ne le cèdent guère aux anciennes oeuvres royales, ainsi la statuette en calcaire d'Orsorkon II fig, s, qui se traîne à terre et qui offre à son dieu une barque dont les fragments ont dis- paru. On est contraint d'avouer pourtant que beaucoup sont, sinon mauvaises,au moins sans grand intérêt pour l'histoire de l'art. Aussi bien, la pose adoptée par les modèles ne prêtait-elle guère à l'élé- gance. Ils sont presque tous accroupis en terre, les cuisses à la poitrine, les bras croisés sur les genoux : quel parti pouvait-on tirer d'une attitude qui ré- duisait l'homme à n'être plus qu'un paquet surmonté d'une tète ? Où le modèle s'est départi de cette pose hiératique, les qualités de l'école se ma- nifestent. L'Ankhnasnofiriabri en Ifa- thor est d'une grâce un peu maniérée (fig. 9) : elle soutiendrait presque la comparaison avec l'Amenertaîs tant aimée de Mariette, si elle ne s'appuyait pas à un gros pilier disgracieux. Peut- être le contraste entre la minceur de la taille et le gonflement du buste et du ventre est-il trop marqué dans l'Ankhnas, mais la tête est d'une fac- ture irréprochable. Il en est presque toujours ainsi à cette époque : si les sculpteurs y ont négligé parfois ou mal Fin. 9. LA REINE ANKHNASNOFIRIAURI. interprété les corps, ils ont soigné les tètes avec amour. On compte les beaux portraits à la vingtaine parmi les statues sorties de la cachette : je n'en donnerai ici que deux, celui de Montimehè (fig. 10) et de son fils Nsiphtah LA REVUE DE L ART. — XX.