Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/422

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GUSTAVE COURBET A PROPOS DE L'EXPOSITION DP GRAND PALAIS A petite « rétrospective » que le Salon d'Automne a consacrée à Courbet, la publication récente du beau livre que Georges Riat, son compatriote, avait achevé avant de mourir prématurément, enfin la donation à la Ville de Paris, par Mlle Juliette Courbet, des Demoiselles de la Seine, tableau plus célèbre qu'il n'est connu, n'est-ce point assez de motifs qui nous autorisent à évoquer aujourd'hui, en quelques pages, la personnalité du maître d'Ornans ? Il n'est pas d'artiste qui ait, au xix° siècle, fait parler de lui, ni qui ait parlé de soi plus que Gustave Courbet. Tout ce qu'on a dit et écrit à son propos, tout ce qu'il a personnellement confessé ou proclamé, nous le savons admirablement grâce à Georges Riat et c'est très intéressant au point de vue artistique et aussi au point de vue psychologique. D'aucuns, prenant à la lettre certaines boutades, certains « mots » de Courbet, en tirèrent des conclusions fâcheuses relativement à sa mentalité. Mais Courbet, finaud, malicieux, jovial, un peu farceur, n'était pas dupe assuré- ment de toutes ses paroles. C'est le ton, comme on dit, qui fait la chanson.