Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/472

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TROIS ARMES DE PARADE 389 Badajoz ? J'observerai ici la même prudence dont je me suis fait une loi en ce qui concerne la chronologie des oeuvres ibériques qu'il m'a été donné d'étudier ci de publier. A Almedinilla. tout à côté des armes de fer, Maraver et ses émules en 1867 et 1868, M. Arthur Engel et moi en 1904, avons trouvé de 1res nombreux débris de céra- mique indigène, dont l'origine est sans doute mycénienne, mais dont la fabrication peut remonter seulement à l'époque romaine, ce qui s'explique par des survivances et FiG. 5. — COPIS D'ALMEDINILLA. Musée de Madrid, des routines indestructibles d'ateliers, et ce qui prouve que l'art et l'industrie des Ibères n'ont pas été absorbés et annihilés par les conquérants. Je dois donc dire que je ne vois aucune objection à ce que l'on rajeunisse le plus possible l'âge des armes de Badajoz ; l'essentiel est qu'on en laisse l'honneur aux Ibères qui les ont faites. D'ailleurs, à supposer même que je me trompe, et que ces belles choses soient l'oeuvre de quelque prestigieux ciseleur de la Renaissance, bien plus, l'oeuvre d'un très habile — et trop modeste — imitateur moderne, elles n'en sont pas moins belles et admirables, et leur place serait mieux marquée qu'en l'obscur musée de Badajoz parmi les splendeurs éblouissantes de la Real Armeria. PIERRE PARIS