Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/502

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ERNEST HÉBERT 415 au Salon parisien, cela l'ail connaître. — Mais j'ai exposé celle année, précisément, «lit Hébert. El quoi donc?- Une barque. - Comment, une barque ?— Oui, avec des paysans, des femmes fuyant la peste. —Mais, s'écria Offenbach, on m'a traîné devant votre tableau!... Et vous êtes ici, à Marseille ? » Hébert était à Marseille parce qu'il y trouvait à exécuter des portraits, le I) Roberty, Mme Caunc un de ses meilleurs morceaux . Il y avait même signé le portrait d'un tailleur, nommé Andial, qui lui disait : «  Seul, monsieur, je suis digne de vous habiller. Je suis le tailleur romantique. NETT UN O (ENTRE 1870 ET 1872 . Ma coupe d'habits est faite pour l'éternité. Dans mon art, je suis Dela- croix ! » Et, jusqu'à la lin, Andial fit, en effet, de Marseille, les habits que, toujours très élégant, porta Hébert. Ce tailleur artiste avait raison. Sa touche spéciale était reconnaissable, comme celle d'un peintre. Le tailleur Renard, regardant Hébert, lui disait : «  L'habit que vous portez n'est pas fait à Paris, ce doit être d'Andial ! » Mais, à Marseille ou à Paris, Ernest Hébert était alors le triomphateur du Salon, le peintre acclamé, l'auteur de la Malaria. Je regardais encore, l'autre matin, au Luxembourg, le tableau demeuré populaire qui marqua pour ce maître, honneur de l'école française, l'entrée décisive dans la gloire. La Malaria a gardé toute sa poésie, son charme