Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/525

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432 LA REVUE DE L'ART siastiques de Valence, a fait succéder au plus déplorable chaos l'ordre le plus méticuleux, a tiré de ses parchemins quelques actes notariés dont la seule publication faisait sortir du néant quelques-uns des épi- sodes les plus brillants de la première Renaissance. Il a été suivi par deux employés supérieurs de la municipalité, l'archiviste D. Luis Tramoyeres y Blasco, et le secrétaire D. José Maria Burguera, qui ont trouvé des textes notables. On peut regretter que des travaux de cette importance soient restés dissimulés dans une revue d'érudition, — l'Archivo, — publiée à Dénia, tirée à petit nombre et devenue presque introuvable, ou même dans des almanachs et des journaux dont personne ne peut deviner l'existence. Au moins les visiteurs de Valence peuvent-ils aisément passer en revue toute une série de panneaux peints de la fin du xive siècle au commencement du xvic siècle, qui se trouvent divisés en deux groupes : l'un est resté dans la cathédrale, où triomphe sur le maître-autel le colossal retable peint par deux disciples espagnols de Léo- nard de Vinci, et où une suite de tableaux anciens sont pendus aux murs de la sacristie du trésor, au-dessous des archives, séjour favori du bon chanoine D. Roque; l'autre occupe deux petites salles du Musée pro- vincial, qui a été aménagé en 1892 au milieu d'un cloître désaffecté et qui a pour directeur D. Luis Tramoyeres. Le travail qui était commencé à Valence dès les premières années du xix" siècle, et qui se continue au xxe, a été entrepris plus tardivement en Catalogne : il y a été poussé plus vite et mené plus loin. Cette province active a fait des progrès aussi rapides en archéologie qu'en industrie, et par des moyens analogues. Barcelone a été. dans l'Espagne moderne, la ville des expositions. Dès 1807, elle organisait une exposition rétrospec- tive, où figurèrent des tableaux espagnols du xvc siècle, dont quelques-uns furent gravés pour l'album publié l'année suivante. Des sections archéo- logiques furent formées dans l'Exposition générale de la ville en 1872, et dans l'Exposition universelle de 1888; cette dernière fut beaucoup plus riche en tableaux des plus anciennes écoles d'Espagne que ne devait l'être, en 1892,1a fameuse Exposition colombienne de Madrid, où les panneaux du xvc et du xvi° siècle, flamands pour la plupart, disparaissaient au milieu des tapisseries et des orfèvreries. A Barcelone, des panneaux plus ou moins vermoulus avaient été envoyés par les évèques, les chapitres, les