Patey, qui n’ont jamais été plus féconds ni mieux inspirés. Les derniers portraits de M. Chaplain, à la fois énergiques et spirituels, d’un modelé admirable, — je citerai ceux de MM. Albert Sorel, Noelting, Alfred Cornu, Mme Jacobsen, — attestent que le maître est toujours le premier des médailleurs-portraitistes contemporains, et qu’il demeure en pleine activité au point culminant de la gloire. M. Vernon s’est distingué dans les portraits de Waldeck-Rousseau et du Dr Robin ; M. Patey dans ceux de MM. Georges Perrot et du Dr Labbé.
Dans nos Salons de ces dernières années, nous avons salué le talent naissant et primesautier de M. O. Yencesse, et nous sommes heureux de constater que ce talent s’est développé, cette année, dans un ensemble de compositions et de portraits parmi lesquels il faut distinguer M. et Mme Curie, admirable hommage rendu au grand savant si malheureusement disparu ; le Baiser d’enfant, œuvre savoureuse et pleine de charmes, et François le rémouleur, bas-relief à la fois réaliste et synthétique, où l’on trouve, à défaut d’élévation, du sentiment et de la simplicité naturelle, et qui en tout cas, laisse loin derrière lui les vulgaires intérieurs d’usines ou de ménages ouvriers, aux détails puérils, dont l’école naturaliste a voulu doter l’art de la médaille, comme elle l’a fait pour la sculpture ou la peinture. M. Yencesse sait voir synthétiquement. On lui a justement reproché le flou convenu, le nébuleux dont ses œuvres sont parfois systématiquement enveloppées. L’artiste, cette fois, paraît avoir profité de ces critiques en conservant seulement de sa manière d’antan de quoi donner à ses compositions un charme voilé et recueilli.
M. Victor Brenner a exécuté un modèle de plaquette commémorative de Paul Jones ; M. Bottée, un modèle de médaille en l’honneur des Poètes sans gloire, modèle qui, lui-même, ne paraît pas destiné à une bien retentissante renommée. M. H. Prudhomme a modelé un bas-relief sans air ni lumière dans ses Bonnes femmes allant a la messe et même dans sa douce et agréable Fileuse. M. D. Fourcade a composé une ingénieuse allégorie, qui représente le Sculpteur grec donnant le dernier coup d’ébauchoir à la Victoire qui rattache sa sandale, motif célèbre de la balustrade du temple d’Athéna-Niké, sur l’acropole d’Athènes. La Jeune fille au faune, de M. Eug. Doumenc, est digne d’attention ; j’en dirai autant de quelques-unes des œuvres de MM. F. Gilbault, L. Alloy, Legastelois, P. Lenoir
