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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/117

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translation des cendres du général hoche.

Wissembourg, c’est déjà le souvenir de Hoche, comme va l’être Landau ; mais d’autres, hélas ! et plus rapprochés, se présentent à nos esprits. Lorsque, par cette chaude journée de juillet, nous regardons ces coteaux verdoyants qui nous environnent, nos pensées se reportent vers ces premiers jours d’août 1870, alors que ce nom de Wissembourg retentit comme le premier son de cloche nous révélant la lutte sévère dans laquelle nous étions engagés. Héroïques combattants de la division Douay qui, à 5, 000, avez lutté contre les 40, 000 hommes du Prince royal, vous êtes aujourd’hui vengés. Mais il aura fallu quarante-huit années pour que nos clairons vinssent vous faire tressaillir, vous et votre chef intrépide, en ces tombes où vous avez été si glorieusement ensevelis.

Avec Landau, nous revoyons cette place que le génie de Vauban avait enclose de remparts, qui fut nôtre longtemps et dont les échos doivent avoir conservé les cris forcenés des soldats de Hoche : Landau ou la mort !

À Neustadt, nous sommes au milieu des riches vignobles du Palatinat, tandis qu’à Ludwigshafen, nous touchons au Rhin et abordons ce centre industriel où la « Badische Anilin » abritait son repaire chimique, que les avions alliés ont plus d’une fois copieusement arrosé.

Avec Worms, nous revoyons par la pensée une Allemagne historique de Luther et de Charles-Quint, en proie aux querelles politiques et religieuses.

Toute cette magnifique plaine que nous venons de traverser, et qui s’étend entre le Rhin et les pentes du Haardt, nous en dit long, par le soin avec lequel elle est cultivée, sur la disette et la pauvreté invoquées par les Allemands, de même que l’aspect luxuriant de ses vignobles, l’ampleur des installations industrielles que nous pouvons apercevoir. Et il ne nous déplaît pas de constater ces symptômes d’une vie florissante dans un pays qui a contracté envers nous une dette que nous avons le droit de qualifier de colossale.

Mayence nous reçoit comme des invités de marque, en la personne d’un officier de l’état-major du commandant de la place, qui nous transmet tout d’abord une aimable invitation à dîner de la part du général Mangin et nous distribue des billets de logement chez l’habitant. Il est une heure trop tardive pour