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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/119

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translation des cendres du général hoche.

Il ne peut remuer ni les bras ni les jambes, ni osciller la tête, sans faire jaillir de son armure ou de son casque des étincelles qui éblouissent.

L’or, nous le retrouvons au foyer, où il s’épanouit aux murs, au plafond, autour d’une aigle impériale qui nous fait songer. Tout ce public qui va et vient est là en contact avec de nombreux officiers, mais ne se mêle pas. Il nous a été dit d’ailleurs que si dans les maisons où beaucoup de nos officiers sont en billet de logement, les rapports, à Mayence notamment, sont corrects, il est admis qu’au dehors on n’a pas l’air de se connaître et qu’on n’échange, par suite, au théâtre ou dans la rue, aucune marque de politesse.

Mais il nous faut rentrer à Mayence, et, à 7 h. 30, nous pénétrons dans le palais du grand-duc de Hesse, résidence actuelle du général commandant la xe armée. Nous sommes présentés au général et recevons de sa part, ainsi que de Mme la générale Mangin, l’accueil le plus courtois. Le dîner, servi dans deux salles contiguës communiquant entre elles par une large baie, réunit une trentaine de convives, parmi lesquels les membres de la famille du général Hoche qui se sont rendus à l’invitation du général : M. le marquis des Roys, arrière-petit-fils de Hoche, et sa sœur, Mme la comtesse O’Gorman.

Après le dîner, le café pris et un cigare fumé au jardin, nous gravissons un large escalier de pierre à double révolution qui nous fait accéder à une grande salle des fêtes. Les murs de l’escalier offrent de grands panneaux peints à fond bleu pâle, sur lequel se détachent, en bosses, des attributs en pâte qui ne donnent que la caricature d’une décoration du xviiie siècle. La grande salle toute blanche est peu ornée, le plafond est occupé par une peinture dont le sujet nous échappe. Trois grandes fenêtres s’ouvrent sur le quai du Rhin, le long duquel est assis le palais grand-ducal.

Nous écoutons avec plaisir un orchestre bleu horizon d’une exécution parfaite, ainsi qu’un excellent violoncelliste. Mais nous percevons les sonorités d’une musique militaire. On quitte les salons et on gagne les balcons donnant sur la cour d’entrée du palais. Sur la place, nous apparaît une superbe retraite des troupes de la garnison. Elle s’est arrêtée, bat et sonne de pied ferme, avec une ardeur endiablée, nos pas redoublés les plus