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translation des cendres du général hoche.

Ce discours, dont le maréchal Foch remercie M. le Maire, fut écouté avec d’autant plus d’émotion qu’on sentait celle que devait éprouver l’orateur de se voir appelé, au cours de sa magistrature municipale, à l’honneur de rendre un suprême hommage au plus illustre des enfants de Versailles, dans le cadre solennel d’une journée désormais acquise à l’histoire de notre cité.

C’est au tour du général Mangin à prendre la parole. Il va se placer où était le maire de Versailles. On connaît la physionomie caractéristique du général, ce visage au menton proéminent, aux yeux clairs et pénétrants : la voix au timbre élevé porte sans effort. Bien campé, la tête haute, le général, dans sa tenue horizon, ganté de blanc, le sabre au côté, prononce, en faisant appel à ses seuls souvenirs, le remarquable discours que nous sommes heureux de reproduire. Au fur et à mesure que revivait le passé glorieux évoqué par le commandant de la xe armée, nous sentions toute la grandeur de la scène dont nous étions en cette minute les témoins émus : le maréchal Foch, le grand vainqueur de la Grande Guerre, incliné devant le cercueil du généralissime de Sambre-et-Meuse, sur ces hauteurs qui dominent le Rhin. Quel tableau se détachant sur ce ciel clair qu’illuminent les rayons du soleil déjà penché vers le déclin du jour !

Et voici les émouvantes paroles du général Mangin :

 « Monsieur le Maréchal,

Messieurs,

Il est des lieux illustres.

Ici, César passa le Rhin pour la première fois. De ces collines partait le Limes Germanicus terminé sous Trajan. Il se prolongeait jusque près de Rastibonne, sur le Danube, retranchement du monde civilisé contre le monde barbare. Nous en avons retrouvé les traces en étudiant la défense des têtes de pont de Coblence et de Mayence. À l’endroit même où viennent de s’amarrer nos canonmères, la flottille du Rhin jetait l’ancre sous Constantin. Sur le chemin que nous venons de suivre de Coblence à Andernach, nous avons foulé les pas de Charlemagne et de Napoléon.