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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/192

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pendant la guerre de 1870.

les plans de l’artillerie de la Garde placés aux Grandes-Écuries, et quatre mille volumes formant la bibliothèque de la mess (sic) des voltigeurs de la Garde, laissés au Contrôle général. Ce ne fut pas sans beaucoup de peine que nous parvînmes à exécuter ce travail sans appeler l’attention des Prussiens qui occupaient déjà notre ville.

La présence du bureau de l’État-civil nous força de tenir la Bibliothèque ouverte pendant tout le temps de l’occupation, et le service des employés fut ainsi doublé. Ce qui surtout augmenta ce service et me donna de grands soucis, ce fut la visite quotidienne, dans nos salles, des officiers allemands ; car, en général, les officiers qui venaient ainsi nous visiter étaient généralement fort instruits, grands amateurs de livres et de curiosités bibliographiques et, par cela même, très redoutables, ainsi que l’a bien prouvé l’enlèvement de la bibliothèque de Saint-Cloud[1] et celle de l’école de Saint-Cyr. Aussi, nous ne les quittions par instant, et, lorsque, sur la demande du Roi, du Prince Royal et des autres princes réunis à Verasilles, nous fûmes obligés de leur prêter des livres, nous leur faisions donner des reçus et j’avais le soin d’envoyer à leur domicile chercher ces livres lorsqu’un certain nombre de jours était écoulé.

Grâce à ces précautions….. aucun livre n’a été égaré et nous avons passé ce moment critique sans aucune perte.




  1. Sur le pillage de la Bibliothèque de Saint-Cloud, cf. Delerot, op. ci., p. 197.