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Page:Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, année 1919.djvu/338

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L’INTERPRÉTATION DE VERSAILLES
dans la Littérature contemporaine

(Fin.)

III

Le Parc de Le Nôtre aurait dû inspirer les impassibles parnassiens, qui aimaient les lignes pures, solennelles et immuables. Cependant, ils s’en inspirèrent peu. Les événements historiques qui se déroulèrent dans l’ancienne ville royale retinrent seuls l’attention de quelques-uns d’entre eux. Le couronnement du roi de Prusse arrache à Théodore de Banville un ardent poème vengeur, dont voici quelques strophes :

Versailles regarde la route,
Muet et se sentant frémir,
Et son peuple de marbre écoute
Les voix des fontaines gémir.

Maître des palais et des bouges,
Le roi Guillaume sort coiffé
D’une casquette à galons rouges.
Il est simple, ayant triomphé.

À travers la campagne verte,
Il passe d’un air indulgent,
Dans sa calèche découverte,
Entre deux cuirassiers d’argent.

Haïssant la lâcheté vile
Et mal instruits aux trahisons,
Tous les habitants de la ville
Sont enfermés dans leurs maisons.

Et sur toi, dans les maisons closes,
Sans lumière sous leurs murs blancs,
France des épis et des roses,
On verse des larmes de sang.