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le site et la croissance de versailles.

tier Saint-Antoine. Partie de la dépression des Prés, l’agglomération versaillaise a gravi ce plateau qui n’offre que des pentes douces et elle l’a même redescendu du côté opposé jusqu’au ruisseau de Glatigny ; mais la construction sur ce versant plus éloigné et exposé au nord est encore loin d’être achevée[1]. L’église, d’aspect monumental (1900), a été placée au point culminant. Des boulevards (Central et de Bellevue) prolongeant le boulevard du Roi ont formé l’axe du nouveau quartier. Le plan est régulier, avec plus de variété que dans le quartier des Prés[2]. Un des plus aristocratiques de Versailles avec ses villas luxueuses, quelquefois d’un luxe trop ambitieux, ce quartier contraste nettement avec le Vieux-Chesnay qui lui est contigu à l’ouest et qui a gardé son caractère faubourien et à demi-rural.

3o Le Plateau de Glatigny.

La rue de Béthune était en partie habitée avant le plateau Saint-Antoine, parce qu’elle était la route de Rueil ; mais à l’est de cette route, dans tout l’espace s’étendant jusqu’au bois, on ne trouvait guère, après 1870, que le château et la ferme de Glatigny. Le travail de construction, prolongeant au nord le quartier de Clagny, a commencé vers 1890 sur un plan régulier (rues Mansart, Alexandre-Lange), et s’est continué dans les années suivantes dont les noms des rues (de Toulon, de Cronstadt, de l’Alliance) rappellent la date[3]. On a pris comme axe la longue rue du Parc-de-Clagny prolongée en ligne droite jusqu’au bois, de sorte que le plan concorde en général avec celui du quartier

  1. Il reste sur certains points, entre le quartier Saint-Antoine et Versailles, des jardins maraîchers, des terrains vagues et de modestes maisonnettes : le cimetière Notre-Dame et le dépôt au chemin de fer de Maule interrompent aussi la zone habitée. De même, l’abattoir et des maisons de blanchisseurs séparent la partie ouest du quartier des Prés des villas qui se trouvent entre la Pépinière de Trianon et le boulevard Saint-Antoine. La soudure des nouveaux quartiers avec Versailles n’est donc pas toujours faite, il y a souvent des interruptions ou des restes de faubourg intercalés entre deux quartiers bourgeois.
  2. C’est qu’on a dû tenir compte des directions indiquées par les routes de La Celle-Saint-Cloud et de Rueil qui ne sont pas parallèles à celle de Saint-Germain (boulevard du Roi) ; puis, l’avenue septentrionale épouse la courbe du ruisseau de Glatigny. On trouve aussi parfois (ce qui n’existe pas dans les anciens quartiers) une disposition en éventail, avec carrefours où se croisent plusieurs directions au lieu de deux.
  3. Les noms de Cronstadt et de l’Alliance ont fait place en 1918 à ceux du Maréchal-Pétain et de Douglas-Haig.