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les écuries royales de versailles.

qu’il n’avait jamais reçu l’ordre de les dissoudre et que les six qui restaient ne savaient où aller, leurs familles étant dispersées dans le royaume.

Par un décret du 23 août, l’Assemblée législative charge la Municipalité de Versailles de dresser, sans délai, un état nominatif « de toutes les personnes qui étaient attachées à la maison de Louis xvi, soit en qualité de gens à gages, soit en qualité de pensionnaires pour cause de domesticité, avec brevet sur la liste civile ou sur la cassette ». L’Assemblée devait, sur le vu de cet état, fixer les secours qui seraient accordés provisoirement à chaque individu, jusqu’à ce que la Convention nationale eût statué définitivement sur le sort des personnes ci-devant attachées au service de Louis xvi

Mais les meilleures intentions restaient longtemps sans effet, par suite du désarroi et de la détresse des finances publiques. Et puis, ce n’était pas seulement aux besoins du personnel de la ci-devant liste civile qu’il fallait pourvoir : les dépenses d’entretien se représentaient chaque jour, sans qu’il y eût de crédits réguliers pour y faire face ; et les réclamations se produisaient incessantes, et pour les plus minces détails. Au mois d’octobre 1792, le personnel de la Vénerie royale signale à la Municipalité de Versailles qu’on ne pouvait plus nourrir les vingt chiens du chenil ; et la Municipalité, très pauvre elle-même, et incapable de soulager toutes les misères qui l’entouraient, recommandait les infortunés quadrupèdes à l’attention du Ministère.

Un décret du 2 octobre 1792 mit une somme de 350, 000 livres à la disposition du Ministre des Contributions, pour le paiement des dépenses courantes à la charge de la liste civile. La Convention ne devait pas tarder à prendre d’autres mesures pour supprimer cette source de dépenses.

Une des premières dépenses qui disparurent fut celle que nécessitait l’entretien des chevaux qui existaient aux Grandes et Petites-Écuries.

Le 6 septembre 1792, la Convention avait décrété que tous les biens faisant partie de la liste civile seraient régis provisoirement par l’Administration générale des biens nationaux ; cette régie devait se faire sous la surveillance du Ministre des Contri-