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sans représentant, et le scandinave, dont les fils actuels, suédois, danois, islandais, ne nous sont de rien pour l’instant. Restent le haut allemand et le bas allemand.

Et d’abord, pour montrer la puissance de la méthode comparative, convenons de ne l’appliquer dans cette étude qu’à grands traits, à grandes lignes ; laissons de côté bien des formes intermédiaires, celles, par exemple, du moyen haut allemand qui relie l’allemand moderne, ou nouveau haut allemand, à l’allemand de Charlemagne, vieux haut allemand ou tudesque. Ces formes, auxquelles nous ne nous arrêterons pas dans un coup d’œil général, méritent bien entendu de la part du savant le plus scrupuleux respect ; elles sont le gage de la véracité de ses déductions, la base même de ses restitutions. Mais ici, où je ne discute ni ne soulève les difficultés, l’on voudra bien me croire sur parole, quitte à contrôler mes assertions, et cela ne demandera pas beaucoup de peine.

Je viens de donner, il y a six ou sept lignes, la suite complète de la tige haute allemande ; on voit que cette progression est de la plus absolue simplicité. Une seule observation est ici nécessaire. Je veux parler de cette orthographe déplorable, l’orthographe dite de Luther, véritable calamité étymologique, sur laquelle je n’insiste pas, dont on peut se rendre compte par ces exemples : Friede, paix, zielen, viser, ne sont que des fautes d’orthographe légalisées par l’usage, pour Fride, zilen, et que l’usage d’ailleurs révélera en peu de temps.

Le devenir du bas allemand commun est plus com-

    comme il est facile de s’en convaincre, la prononciation germanique. En effet, le th gotique est une sifflante au même titre que le th dur anglais : ce n’est point une explosive.