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rattachera donc herz au latin cor, thou au latin tu, fusz à pes, ainsi de suite, et cette comparaison est trop simple pour qu’il soit nécessaire d’insister.

Tel est le principe, telle est la loi fondamentale. Sous cette loi se groupent trois séries de faits secondaires qui la complètent.

1o Tandis que l’Anglais maintenait ferme son sifflement th, les Néerlandais, Flamands et Hollandais, l’affaiblissaient en un simple d. Le fait est universel, a. thorn = h. doorn, épine, a. the = h. de, le, a. thief = h. dief, voleur. Ce phénomène, purement physiologique, ne doit causer aucun étonnement ; c’est un fait qui se produira à un jour donné dans la langue anglaise elle-même, et rien ne serait plus aisé que de rencontrer dans la classe britannique illettrée une foule de personnes prononçant l’article à la manière flamande et hollandaise.

2o Le sifflement à la fin de la syllabe, tantôt a résisté, tantôt n’a pu se maintenir, tantôt a transigé. Ainsi il a résisté dans la ligne dentale ; l’anglais leath-er, cuir, peau, en est un exemple ; d’après le principe no 1 nous lui opposerons le holl. led-er. Tantôt, ai-je dit, il n’a pu se maintenir et la simple explosive forte a reparu ; donc, là où un mot allemand possède un f terminant la syllabe, nous aurons en bas allemand un p : all. werf-en, jeter = flam. werp-en ; all. helf-en, aider = angl. to help, holl. help-en ; all. lauf-en, courir = angl. to leap. J’ai ajouté qu’en certains cass il y avait eu transaction, cela concerne la ligne k-h ; ce h à la fin d’une syllabe devenant un simple sifflement timide, à savoir le ch doux allemand : cela se présente dans la terminaison -lich, ursprünglich primordial, sterblich mortel, weiblich féminin, qui, pour être correcte, devrait se trouver -lih, et de la sorte répondrait rigoureusement au latin -lic-us,