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unité secondaire des peuples destinés à envahir le sud de l’Europe, nécessairement il faut accepter, à côté des Grecs et des Italiotes, les pères du rameau celtique. Enfin, et malgré ces prétendues racines pélasgiques si complaisamment relevées par M. Curtius, dans γνωρίζω et gnârigare = narrare ; νέμος et nemus ; dans la forme radicale or de oriri et ὄρνυμι, opposée à ṛ, ir, du sanskrit et du zend ; dans su, particulier aux prétendus Pélasges dans ϰασσύω près de suo et donné comme secondaire d’un aryaque siu, cfr. sansk. sîvyâmi, je cous ; got. siujan, approcher ; lith. siutaṣ, approché ; dans la forme reconstituée asar, d’après ἔαρ, pour ἔσαρ, et le latin assir, opposée au sansk. asram, sang, etc., nous pourrions démontrer que les liens primitifs de Celtes à Latins sont plus strictement formés que ceux de Latins à Hellènes.

Quoi qu’il en soit, nos réserves une fois introduites sur cette partie toute spéciale de l’introduction du livre de M. Curtius (p. 84), nous ne pouvons dans cette même introduction qu’admirer les nombreux et lucides enseignements qu’elle renferme, et tout particulièrement l’examen si serré de la théorie de M. Pott sur les préfixes (p. 30). Nous transportant ensuite à la seconde partie du volume, nous reconnaîtrons que le travail sur les demi-consonnes aryaques, w et y, dans leur passage aux dialectes grecs, est au-dessus de tout éloge (p. 492 à 611). Vraiment, voilà le chef-d’œuvre de la discrétion analytique et du scrupule dans l’examen.

Quelques lignes plus haut, nous avons fait remarquer que M. Curtius avait sectionné la partie lexiologique comparative en 700 numéros distincts ; c’est assez dire que l’auteur ne s’adresse pas directement à la grande division des racines aryaques. Les racines organiques du