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biblique de Ninive et de Babylone ; voilà ce que nous a donné jusqu’ici la lecture de ces inscriptions. Pour notre époque, c’est-à-dire pour le siècle du renouvellement des études historiques, il y a là de quoi expliquer l’ardeur avec laquelle les savants et le public lettré se sont occupés des faits sur lesquels nous allons jeter un coup d’œil.

Ces inscriptions, dont tous les caractères sont composés de coins (cuneus, cunei) semblables à des fers de flèche, se divisent en trois classes : 1o inscriptions dites de la première espèce ; 2o inscriptions médiques ou de la deuxième espèce ; 3o inscriptions assyriennes ou de la troisième espèce.

C’est, on le sait, par le déchiffrement des inscriptions perses des Achéménides que s’ouvrit la lecture de ces fameux monuments. En 1802, un savant hanovrien, Georges Grotefend, devina le premier ce que devait contenir quelques-unes des inscriptions les plus courtes copiées par le célèbre voyageur danois Niebuhr sur les murs des anciens palais de Persépolis. Cet esprit sagace et ingénieux rechercha et trouva les noms historiques contenus dans les deux monuments qu’il avait choisis pour objet de son étude. Il lut Darheusch (Darius), Khschharscha (Xercès) et Goschtasp (Hystaspès), et, à de légères nuances près, les recherches et les découvertes ultérieures ont justifié ces lectures.

Dès lors, on fut en possession de la valeur d’un tiers environ des lettres composant l’alphabet cunéiforme.

Le déchiffrement de quelques noms propres, tel fut le point de départ de tous les travaux qui ont suivi ceux de Grotefend. Or, parmi ces travaux, il en est qui, dès 1836, revêtirent un caractère scientifique des plus sérieux : j’ai nommé les publications d’Eugène Burnouf et de M. Christian Lassen.