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c’est la version médo-scythique de notre inscription.

Enfin, au-dessus de ces trois colonnes médiques, se trouve, gravée à l’aide d’une alphabet cunéiforme beaucoup plus riche, l’interprétation assyrienne de ce même texte original dont nous avons cité quelques lignes.

Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler ici que les inscriptions perses, les premières étudiées et traduites, ont reçu le nom d’inscriptions de la première espèce, tandis que les médiques ou médo-scythiques furent appelées de la seconde et les assyriennes de la troisième espèce.

Profitant des travaux de Burnouf et de MM. Lassen et Rawlinson, M. Westergaard fut le premier qui publia un essai sérieux sur l’écriture et la langue des monuments épigraphiques de la seconde espèce. Il compara d’abord, pour se faire un alphabet, les noms propres de la traduction médique (on la supposait être purement iranienne) avec les noms propres du texte original perse ; puis il aborda les formes libres et s’aperçut bientôt que plus de la moitié des mots du texte, et par dessus tout les flexions grammaticales, n’appartenaient point au génie aryaque, mais semblaient se rapprocher du vocabulaire et de la grammaire finno-tatares. Ce dernier aperçu fut singulièrement confirmé par les recherches postérieures du Dr Hincks (1846 et 1848) et de M. de Saulcy (1850). L’empreinte de la version médo-scythique du monument de Bisoutoun ayant été abandonnée dès 1851 à M. Norris par M. Rawlinson, M. Norris publia quatre ans plus tard (1855), dans le Journal de la Société asiatique de Londres, son commentaire sur cette traduction si riche en noms propres d’hommes et de localités. Il put ainsi augmenter la liste des lettres de la seconde espèce dont la valeur était positivement établie. Il fit plus : il démontra que l’écriture de ces tablettes est toute syllabique (cha-