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murales, tout est d’une seule langue et d’une seule écriture.

L’expédition scientifique en Mésopotamie, exécutée par ordre du gouvernement, de 1851 à 1854, par MM. Fulgence Fresnel, F. Thomas et Jules Oppert[1], nous apprend comment furent reprises et poursuivies avec succès les recherches sur les antiquités babyloniennes auxquelles Joseph Beauchamp (1790), James Rich (1811) et Ker Porter (1818) ont attaché leur nom. Là encore, et surtout dans les ruines du temple de Bélus, abondent les briques empreintes d’inscriptions cunéiformes ; mais, comme celles d’Assyrie, ces inscriptions sont unilingues et, pour tous les interprètes, — M. le comte de Gobineau excepté, — l’école de lecture fut faite à l’aide des tablettes trilingues de Bisoutoun, d’Hamadan, de Nakhsh-i-Roustam, etc., où, comme on l’a vu, le texte perse original est toujours accompagné d’une version médo-scythique et d’une version assyrienne. Après l’Essai de M. Lœwenstern (1845), après les articles de M. Adrien de Longpérier dans la Revue archéologique (1847), après les tentatives de classement des signes graphiques assyriens par M. Botta, le Dr Hincks prouva le premier que l’écriture assyrienne était, elle aussi, toute syllabique et se composait de plusieurs centaines de groupes figurant les combinaisons diverses des voyelles avec les consonnes dans une même émission de voix. Et quand M. de Saulcy aura, le premier en France, établi sur ces vraies bases l’interprétation des cunéiformes assyriens (1848), M. Rawlinson viendra, par les résultats de ses recherches, con-

  1. Publié par J. Oppert. Paris, 2 vol. in-4 et atlas in-fol. Le tome II, publié le premier (1859), contient le déchiffrement des inscriptions cunéiformes.