Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 1.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’efforce de repousser une erreur, m’attribuez-vous l’opinion que je combats ? »

Dans la leçon où, selon vous, j’aurais émis cette grave hérésie grammaticale, je me suis, au contraire, attaché à la réfuter. Je l’ai écartée plusieurs fois et j’ai insisté sur ce point autant que le sujet le permettait. Puisque vous avez pris la peine de citer quelques lignes de ce travail, laissez-moi vous remettre sous les yeux la page suivante :

« La première supposition qui se présenta fut que les Hindous étaient les ancêtres des peuples de l’Europe, et que le sanscrit était la langue mère du grec et du latin. Mais un examen plus attentif montra que cette hypothèse n’était pas fondée ; bien qu’en général le sanscrit nous donne des formes plus archaïques que le latin ou le grec, on trouve pourtant un certain nombre de points où il est surpassé en fidélité par les langues classiques. Elles ont gardé un petit nombre d’anciennes formes qui manquent au sanscrit ; elles se sont préservées de quelques altérations dont fut atteint de bonne heure le système phonique de la langue indienne. C’est tantôt l’un, tantôt l’autre de ces idiomes qui présente un état de conservation plus parfait. Le même raisonnement, qui avait fait reconnaître depuis longtemps que le latin ne pouvait en aucune façon être regardé comme une langue dérivée du grec, dut faire admettre que ni le grec, ni le latin n’étaient dérivés du sanscrit. On reconnut (et c’est le principe qui sert encore aujourd’hui de fondement à la grammaire comparée) que le sanscrit n’est pas la souche qui a porté nos langues de l’Europe, mais qu’il est une branche sortie de la même tige. » (Page 8).

Je vous fais grâce de trois ou quatre autres passages où je reviens sur la même idée. Mais à la page même d’où vous