Au fond du golfe de Gascogne, au pied des Pyrénées occidentales, il existe une région peu favorisée, partagée entre la France et l’Espagne. On y voit quelques champs de maïs, des bois négligés et des landes sauvages où paissent sans gardiens de nombreux troupeaux de moutons.
Dans des villages éloignés les uns des autres, on regarde avec étonnement des maisons de forme antique, de vieilles églises dorées avec leurs galeries de bois latérales, et ces places enfin où les jeunes gens du pays se plaisent à jouer à la paume. Si l’on arrive dans ces villages le dimanche, ou bien un jour de marché, ou encore à l’époque d’une fête locale, on trouve toute la population sur pied ; on s’émerveille de rencontrer aujourd’hui ces mœurs originales ; on est agréablement surpris en voyant passer ces vieillards aux longs cheveux, appuyés sur leurs bâtons de forme curieuse ; ces jeunes gens grands et sveltes, adroits et robustes ; et ces jolies filles aux larges pieds, à la démarche gracieuse, encapuchonnant prestement leurs têtes mignonnes avant d’entrer dans l’église