un nombre ; aussi est-il rendu par une unité ajoutée à l’unité du singulier. — Le signe commun du pluriel indo-européen est S, reste du pronom SA, que l’on ajoute au thème singulier. SA exprimant un objet, une individualité, une personnalité, une unité, en un mot, on l’ajoute au thème singulier qui contient déjà une personne, une unité, et l’on a ainsi : SA + SA = un + un = deux, c’est-à-dire le pluriel.
L’exemple choisi par M. Bopp, et que nous citions tout à l’heure, nous donne du reste raison contre lui-même. En effet, ce qui constitue le datif est bhi ou peut-être bhya, si l’on veut joindre au suffixe BHI l’A de liaison ; si l’on trouve (seulement dans tuBHYam) le singulier BHY-A-M, cet m final n’est autre chose, comme nous le verrons plus tard, que le signe du neutre, les pronoms personnels étant, de leur nature, indifférents au genre. Nous verrons tout à l’heure le duel ; quant au pluriel BHY-A-S, qui nous intéresse ici plus particulièrement, on y retrouve parfaitement conservée cette S = SA, dont nous avons parlé plus haut, et qui constitue le signe habituel et parfaitement distinct du pluriel. Si BHYam, BHYâm et BHYa sont, comme le dit M. Bopp, de la même famille, c’est en tant que contenant tous le BHI ou BHYA, signe du datif, les autres éléments de ces suffixes servant à modifier leur genre ou leur nombre.
Nous arrivons maintenant au duel.
Primitivement, cette forme du langage s’employait seulement pour indiquer un composé copulatif formé de deux sujets ou de deux objets, et correspondait tout particulièrement à l’idée de couple ou de l’opposition des deux sexes : pitarâ-matarâu, le père et la mère ; dyavâpṛthvyâu, le ciel et la terre ; naktûsâu, la nuit et les au-