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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 12.djvu/141

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de notre mot « germe, » a toujours dans ce fargard le sens d’agent producteur, témoin la prescription du verset 61 : « Tu y porteras le germe producteur des bestiaux, des bêtes de trait, des hommes, des chiens et des feux brillants et ardents. » Le germe producteur du feu est évidemment le briquet, de quelque nature qu’ait pu être cet instrument chez les Aryas. Les germes producteurs des bons aliments sont de bonnes graines de plantes céréales et potagères de choix. Les germes producteurs des beaux arbres sont de bonnes graines d’arbres de choix. Ce n’est certainement pas à ces diverses catégories de germes, mais seulement aux deux catégories suivantes, que s’applique la prescription du verset 77 : « Dispose tout cela par couples. » Les germes des beaux animaux domestiques sont en effet de beaux couples d’animaux domestiques ; et les germes producteurs d’hommes et de femmes aussi bien doués que possible sont des couples humains capables d’engendrer de tels êtres. On assiste donc réellement ici à la naissance d’une colonie agricole dirigée par un homme intelligent, et les versets 87-91 vont montrer l’usage que Yima fait du çufra dans l’installation de cette colonie.

On voit d’abord aux versets 87-90 que Yima établit 18 perethu dans le vara, 9 à l’extrémité supérieure, 6 dans la région du milieu, 3 au bout inférieur, et qu’il dépose 1.900 germes d’hommes et 1.900 germes de femmes près de ces perethu, c’est-à-dire 1.900 couples humains ou 1.900 ménages, à raison d’une centaine par perethu ; 100 est même le nombre exact de ménages établis près de chaque perethu des régions moyenne et inférieure du vara.

De Harlez traduit le moi perethu par « passages », Spiegel