comme les plus scélérats et en même temps les plus religieux de tous les hommes. Tant il est vrai que la religion peut seule exercer une influence salutaire et moralisatrice !
Aymeric distingue soigneusement les Basques des Navarrais qui ont, dit-il, le teint plus foncé, bien que parlant la même langue. J’appelle sur ce point l’attention des anthropologistes.
Aymeric écrit Bascle, Basclus, avec un l. Faut-il voir dans ce mot une contraction de Basculi, diminutif de Basci ? Je ne le pense point. Le nom propre des Basques est Escualdun ou euscaldun (pour escuara ou euscaradun « qui a la langue basque »). Nous retrouvons le mot original dans un poète français du moyen âge :
Mentre Girarz paraule dels Escharrans
Qui portent catre dars entre lor mans
E sunt plus acorsat que cers per plans...
Ged., II, 86 ; ms. de Paris, éd. Hofmann, v.
Escharrans est bien notre moderne « euscarien ». Le même poète parle d’ailleurs aussi des Navarrais et des Bascles :
Iste bataille fut a un dimarz.
Quel Navar e li Bascle lancent lor darz.
V. 4567-8 ; éd. Michel, p. 144 ; ms. de Londres, éd.
- ↑ Sur la pièce de Peire Vidal Drogoman, etc., par Paul Meyer, Romania, t. II, 1873, p. 432.