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LE GASCON DE BAYONNE AUX XIIIe ET XIVe SIÈCLES. Pendant que les langues romanes sont étudiées avec le plus grand soin et dans leurs variétés les plus reculées, il existe dans le grand groupe gascon un dialecte dont les particularités si curieuses n’ont encore été l’objet que d’un trop petit nombre de travaux sérieux. Nous voulons parler du gascon bayonnais qui, tout en se rattachant étroitement par sa naissance au béarnais, s’en éloigne tous les jours davantage pour se rapprocher sensiblement des variétés dialectales landaises. Si Ton en excepte les chartes, actes et coutumes qui enrichissent les archives de Bayonne, cette variété de laquelle nous allons nous occuper ici est complètement dépourvue de cette littérature écrite si nombreuse et si choisie dans tout le grand domaine provençal ; elle abonde du moins en traditions orales et contes de tout genre, qui méritent à plus d’un titre d’attirer l'attention des historiens et des philologues. Mais ce sujet, que nous traiterons un jour, et pour lequel nous ramassons sans cesse de nombreux matériaux, doit être rigoureusement écarté dans ce travail, où nous nous proposons seulement d’esquisser à grands traits une rapide monographie du gascon bayonnais aux XIIIe et XIVe siècles ; nous nous renfermons étroitement dans les limites des quelques documents ci-dessous, en partie inédits, et tous extraits des archives de Bayonne.