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les langues slaves, dont le latin se rapproche ici, mais dont il diffère en ce que celles-ci n’ont qu’un passif composé tout à fait séparé du moyen.

Après que les verbes déponents furent devenus l’exception, c’est-à-dire dans la langue telle que nous la connaissons, nous trouvons toujours la tournure passive là où nous employerions la tournure réfléchie. Au besoin, le verbe passif prendra le sens déponent ; nous voyons dans Tite-Live, par exemple, mutari finibus, pour sortir du pays. La tournure réfléchie avec se est l’exception, et l’on emploie même au lieu d’elle l’actif pur et simple, comme dans cet exemple de Virgile :

Et jam nox humida cœlo
Præcipitat.

Les formes moyennes-passives réfléchies (c’est-à-dire avec l’r caractéristique) ne se sont pas appliquées à tous les temps de l’actif : du moins il n’en est pas resté de traces. Ici le latin se sépare du sanscrit et du grec pour se rapprocher des langues slaves et germaniques, et nous nous trouvons en présence d’un auxiliaire nettement séparé de la forme verbale, comme cela n’a lieu en grec que pour deux temps, et en sanscrit au parfait et au futur périphrastiques, tant actifs que moyens. Il est à remarquer que les temps ainsi composés sont les mêmes que ceux de l’actif, qui, simples en apparence aujourd’hui, gardent encore la trace de leur composition primitive (amavi, etc.). C’est au fond la continuation du même procédé, mais la forme est restée analytique au lieu de se synthétiser.

Pour les modes, nous nous contenterons de constater