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enseigne l’inanité des raisonnements théologiques, nous y rencontrons d’abord ces planètes qui font escorte avec nous à notre soleil, dans sa course à travers l’espace : sur les unes, la vie paraît avoir déjà totalement disparu ; sur d’autres, elle ne semble pas s’être manifestée encore. Le soleil, arrivé lui-même à son déclin, est comme perdu au milieu de la multitude innombrable des astres, depuis les étoiles les plus éclatantes jusqu’à ces nébuleuses obscures qu’on suppose au début de leur mystérieuse germination. Dans la contemplation de ces phénomènes sublimes, nous apprenons à ne pas désespérer de l’avenir du monde ; nous y lisons les inflexibles lois du temps et nous concevons ainsi la notion exacte de notre devoir. Oui, nous qui ne sommes, comme diraient les sages antiques de l’Inde, qu’un accident momentané, qu’une manifestation locale de la substance éternelle, nous devons consacrer notre rapide existence à combattre tous les préjugés, à interrompre toutes les routines, et à pratiquer sans défaillance la bonne doctrine, celle dont le credo se résume en ces trois facteurs imprescriptibles du progrès social : le travail, la solidarité humaine et la liberté !

Julien VINSON.