Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 37.djvu/92

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« 3. Les traits distinctifs de Râma et de Lakshmana, décris les-moi davantage, ô Vânara, pour dissiper mon inquiétude.

« 4. Quelle prestance a Râma ? Sa forme, quelle est-elle ? Comment sont les cuisses et les bras de Lakshmana ? Dis-le-moi.

« 5. À ces questions de Vaidehî, Hanumat, né de Mâruta, se mit à retracer de Râma un portrait exact. »

Si l’on se reporte au texte sanskrit, on trouvera que cette dernière traduction laisse encore à désirer. Je ne parle pas de la mauvaise orthographe Lakshmana, de Vaîdehî, de Mârula, ni même de « en entendant » pour « après avoir entendu » (çrutvâ) ; mais pourquoi Vânara et non pas « singe » ? pourquoi « le taureau des Vânaras » ? Vânararsabha n’est-il pas plutôt « le taureau singe » ou « le singe taureau », c’est-à-dire « le singe fort, vaillant, courageux » ? La « prestance de Râma » est-elle l’équivalent de Râmasya lingâni « les caractères corporels de Râma » ? Les « cuisses » me choquent dans la bouche d’une belle-sœur ; n’aurait-il pas mieux valu dire, avec Gorresio, « les flancs », c’est-à-dire « les hanches » ? De même « épaules » m’aurait paru préférable à « bras ». Enfin, je n’aime point la formule : « dans le vénérable Râmâyana » : çrî (qui est un des noms de Lakchmî) signifie principalement « illustre, vaillant, beau, saint, sacré ».

Julien Vinson.