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É. DURKHEIM. ROUSSEAU PÉDAGOGIE. 157

°) Contradiction de l’homme’naturel et de l’homme civil. Dénaturation nécessaire.

IV. L’éducateur a donc une fin positive à poursuivre. Mettre l’enfant en harmonie avec son milieu.

Texte 6 L’idéal

« En quoi donc consiste la sagesse humaine ou la route du vrai bonheur ? Ce n’est pas précisément à diminuer nos désirs, car s’ils étaient au-dessous de notre puissance, une partie de nos facultés resterait oisive, et nous ne jouirions pas de tout notre être. Ce n’est pas non plus à étendre nos facultés ; car si nos désirs s’étendaient à la fois en plus grand rapport, nous n’en deviendrions que plus misérables ; mais c’est à diminuer l’excès des désirs sur les facultés, et à mettre en égalité parfaite la puissance et la volonté. C’est alors seulement que toutes les forces étant en action, l’âme cependant restera paisible, et que l’homme se trouvera bien ordonné.

« C’est ainsi que la nature qui fait tout pour le mieux l’a d’abord institué. Ce n’est que dans cet état primitif que l’équilibre du pouvoir et du désir se rencontre et que l’homme n’est pas malheureux. »

Texte 7 Dénaturation. Produisant l’harmonie en nous (1, p. 127-128.) « Celui qui dans l’ordre.civil veut conserver la primauté des sentiments de la nature, ne sait ce qu’il veut. Toujours en contradiction avec lui-même, toujours flottant entre ses penchants et ses devoirs, il ne sera jamais ni homme, ni citoyen ; il ne sera bon ni pour lui, ni pour les autres. Ce sera un de ces hommes de nos jours ; un Français, un Anglais, un bourgeois ; ce ne sera rien. » Texte 8 Ne pas imiter (I, p. 11.)

Des parents qui vivent dans l’état civil y transportent leur enfant avant l’àge. »

(1, p. 40.)

Former l’homme social.

C. POURQUOI IL FAUT PRENDRE LA NATURE POUR GUIDE. I. Mais dans cette action, prendre la nature comme modèle et guide.

II. Pourquoi ? L’enfant, c’est l’homme à l’état de nature. Avant la société. Or, l’état de nature est un état de perfection. Non l’état de perfection absolue, mais en son genre. C’est donc un modèle, en un sens. « Posons pour maxime incontestable que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits ; il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain » (p. 165). Explication. Imperfections, d’où ? Désirs non appropriés à nature ; d’où pourraient-ils venir ? Mais il n’y a pas de bonté originelle au sens positif. III. Voilà pourquoi la nature de l’enfant doit être respectée. Parfait ? Non. Il s’agit d’élever l’enfant. Comment ? Conformément à sa nature, telle qu’elle est tant qu’elle est à l’état de pureté.