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Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/122

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I : 118 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

logique et l’esprit juste, celui qui met en forme les vérités, celui qui les cherche ou les découvre Wolf et Leibniz. Et il nous en donne la raison « Au fond la logique ne s’oppose pas du tout à l l’étude objective du monde l’une garnit l’esprit, l’autre l’épure1. » On saisit ici la raison profonde des rapprochements que nous critiquons. M. Paulhan passe par-dessus les axiomata média de la psychologie pour s’élever d’un bond à sa théorie de la finalité, et tout unifier de son point de vue supérieur. Il assimile dès lors, au nom d’une théorie générale, des types qui devraient être d’abord pratiquement et scientifiquement distingués. Que des spéculations métaphysiques arrivent à retrouver dans toutes les opérations de l’esprit l’unité de la finalité, cela est légitime. Mais cela ne nous autorise pas à négliger les distinctions élémentaires ou intermédiaires. Et ici le rapprochement de ces types divers n’est pas seulement trop lointain et trop brusque. Il est absolument inexact, et repose sur des concepts philosophiques qui semblent insuffisamment analysés. Pas plus en métaphysique qu’en psychologie on ne saurait dire que « la logique rentre dans la finalité comme l’espèce dans le genre ». M. Paulhan semble au reste s’être lui-même rendu compte qu’il se laissait entraîner par sa théorie à des classifications contestables. « Ils sont très divers à beaucoup d’égards ceux que nous rangeons parmi les équilibrés et bien des traits de leur esprit les sépareraient t les uns des autres, les amèneraient à des classes distinctes et même éloignées. Il me suffit qu’ils soient assimilables pour l’ordre interne, pour la finalité qui se montre dans l’organisme de leurs idées. s ». Nous avons vu le véritable sens de cette assimilation mal débrouillée. D’ailleurs M. Paulhan ne s’attarde pas à ces réserves et dit ailleurs. « les deux séries (celle des qualités et des formes d’organisation) n’en sont pas moins les applications du même principe’ ». Est-ce à dire que les généralisations inspirées par la philosophie ne puissent être d’aucun usage dans la psychologie générale ou dans l’éthologie ? Il n’en est rien ; il y a un usage scientifique possible de ces théories même. Un actif-logique’’ et un équilibré ont cela de commun qu’ils tendent à unifier la vie toute entière ; en ce sens et au point de vue de la finalité, ils peuvent être rapprochés. Et ce •1. P. 151.

. P. 133.

. P. 142.

. P. 21.

. Le mot est de M. Paulham.