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J.-J. GOURDE – – LES ÏHOIS DIALECTIQUES. /9

nelles présentent de. trop abrupt pour la raison ; bref sur une nou- ? j velle édition de la fameuse « religion naturelle » du siècle dernier. On ne saurait en attendre qu’un appauvrissement de vie spirituelle. N Peut-être ce qui nous heurte le plus dans les anciennes doctrines est justement ce,qui, a le plus de valeur-de fond. Et puis, on s’expo- T’ serail encore à l’insuccès. Les compromissions intellectuelles ne retiennent les esprits qu’en apparence, et que provisoirement. – Non, la religion ne peut être rappelée que par un procédé plus hardi. Il faut oublier, un moment.les anciens débats, les anciennes formules, et pénétrer au cœur même de la réalité pour y trouver lepoint do départ d’une dialectique vraiment religieuse. Après cela, on pourra tenir compte des diverses doctrines, dans la mesure où elles correspondront aux degrés de cette dialectique. Mais, pour y parvenir, ne nous marchandons pas. les libertés, spéculatives. Laissons notre esprit chercheur s’avancer le plus logiquement possible, le plus r ; M loin possible dans la voie où il s’est engagé. Cela entraînera sans g~ doute des bouleversements, des négations. Mais seulement pour un temps. Une sorte de foi en la réalité doit nous rassurer sur les conséquences d’un exercice régulier et sincère de la pensée. Ce qui se S perd d’un côté finit par se regagner d’un autre côté, et dans dé-bien J meilleures conditions. Rien ne s’oublie, ni ne se renie, mais des positions nouvelles se prennent, et dés compléments de la plus haute importance s’acquièrent. Et, en définitive, les tentatives qui paraissent au premier abord les plus révolutionnaires deviennent les plus, propres aux solides reconstructions.

I. – La dialectique théorique.

Bornons d’abord notre attention au monde donné. 11 s’agit donc’ de connaître, et non de produire ; de saisir ce qui est, et non de ’> décider de ce qui sera. Seulement, pour saisir ce qui est, il faut décider dé ce qui doit être pour connaître, il faut produire. En effet, nos états de-conscience sont originairement bien faibles, et nos i S rapports de pensée bien superficiels ; trop faibles et trop superficiels pour répondre à notre désir d’activité intellectuelle. Une sorte de modification. de la réalité devient donc nécessaire. La. dialectique : l’apporte, et ainsi, même en sa fonction théorique, elle prend le caractère d’une action pratique. Elle. rapproche méthodiquement S nos états de conscience, elle en fait des groupes, elle les distribue en,