Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

“ 220 REVUE DK MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

part et la psychologie collective de cette psychologie individuelle et traditionnelle fondée sur l’analyse intérieure, à laquelle collaborent tous ceux qui vivent et que le psychologue professionnel se borne à systématiser. Sous la forme d’une maxime ou d’une notation discrète sont là concentrés tout le suc et toute la fleur de l’expérience humaine. On peut appliquer cette psychologie les termes par lesquels M. Ribot lui-même oppose la psychologie collective à la psychologie expérimentale. « Quelques-uns disent ou laissent entendre dédaigneusement que c’est une étude purement descriptive. Mais, tant qu’on n’aura pas trouve d’autre méthode pour traiter la question, cela vaudra toujours mieux que le silence. Jusqu’ici l’expérimentation appliquée aux sentiments s’est tenue dans des limites très étroites et n’a guère fait que corroborer les données de l’observation. Il faut donc modifier notre orientation, et chercher ailleurs l’anthropologie, l’histoire des mœurs, des arts, des religions, des sciences nous seront plus utiles que les apports de la physiologie. Les expériences de laboratoire inspirent à certains une foi inébranlable, mais l’évolution des sentiments dans le temps et l’espace, à travers les siècles et les races est un laboratoire qui opère depuis des milliers d’années sur des millions d’hommes, et dont la valeur documentaire n’est pas médiocre.. Il ne faudrait pas. qu’après s’être mutilée par ’en bas. elle (la psychologie) se mutilât par en haut ’». Et nous ne saurions mieux faire qu’emprunter encore à M. Ribot cette modeste déclaration qui sera notre conclusion même « La psychologie doit confronter sans cesse la formule avec les faits, la contrôler par l’expérience, noter les exceptions. Elle se contente de lois empiriques qui embrassent la généralité, jamais la totalité des cas. »

F. RAUH.

I. P. 180. `