DELBŒUF. – NOTES SUR" LÀ. MÉCANIQUE. 259
-resté célèbre dans la mémoire de tous ceux qui ont dû suivre ses leçons. ,’̃
Il nous résolvait les problèmes les plus stupéfiants. Je n’oserais jamais en donner un spécimen, parce qUé, en dépit de ce que je dis ici, j’ai sa mémoire en grande estime. C’était un galant iiomme toujours disposé à rendre service, et qui, par ses manières, polies et fermes tout à la fois, a su commander le respect à ses nombreux élèves.
Voyant que la mécanique du cours était pour moi couverte d’un voile obscur, je me plongeai dans Duhamel. Cette lecture jeta quelques éclaircies dans le chaos de mes leçons, sans me tirer de la tête que la mécanique n’était pas mon fait. Cependant j’ai bien souvent fait intervenir la mécanique dans mes écrits. Déjà, dans ma Logique scientifique, j’essayais de présenter dans un ordre différent de l’ordre traditionnel les catégories fondamentales de la mécanique, et je donnais une déduction telle quelle de la loi d’inertie.̃"̃’ ( :!
Au principe de la conservation de la force, j’ai substitué – et une partie du monde savant a adopté la ,substitution le principe plus fécond de fixation de la force, et’ fait voir que la force proprement dite, celle dont on doit attendre des effets, est la portion transformable des forces
Lorsque j’abordai le problème de la liberté 2, mes études furent toutes bourrées de mécanique, et c’est miracle que je n’y aie pas laissé échapper des marques flagrantes de mon ignorance. Mais aussi j’avais soin de soumettre mes manuscrits à ceux de mes anciens condisciples 3 qui, eux, avaient retiré quelque fruit des leçons du maître et surtout sans doute de leurs lectures ultérieures. ` Ce n’étaient pas d’ailleurs les hautes spéculations de mécanique universelle qui m’arrêtaient, c’étaient avant tout les notions élémentaires du début celles de force, de travail, d’énergie, de force vive, dp. masse, d’équilibre, d’inertie. La loi d’inertie surtout se refusait à prendre possession de mon cerveau la théorie du levier et celle de la composition des forces recelaient des difficultés pour moi insurmontables. Je ne comprenais pas pourquoi un fusil placé sur l’épaule devenait plus lourd, si le reculant en arrière on le retenait par, la’ . Voir Le sommeil et les rêves.
. Voir Revue philosophique, t. XIII, XIV.
. Principalement, M. Folie, aujourd’hui directeur de l’Observatoire d’UccIe.
