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DELBCEUF. – NOTES SUR LA MÉCANIQUE. ’261,

faisant, mais il en proposait quand même un autre sur lequel d’ailleurs il ne faisait pasgrand fonds.

Cet article .me transporta. Ainsi donc il yavait quelque part un professeur de mécanique qui ne se retrouvait pas dans les éléments, et qui en faisait ingénument l’aveu. Car, il ne faut pas s’y méprendre, s’ilne parvenait pas à lès expliquer à ses élèves, c’est qu’il ne les j comprenait pas lui-même. Il y a, dit-on, à. Aix-la-Chapelle, un,capucin qui, le jour de certaines solennités, montre aux fidèles d’un lieu élevé un cheveu de la Vierge, relique rare, qu’il n’a jamais, vu :lui-même. Dans le corps enseignant, il y a beaucoup de ces capucins ; je ne voudrais pas jurer de ne pas en être un quelquefois. Toujours est-il que le même jour, je’ me décidai à ne pas rougir de mon, ignorance en mécanique, de la proclamer bien haut, et de rechercher à nouveau l’ordre naturel des catégories. Une chose en effet me semble :j acquise depuis la publication de ces quelques pages échappées à. la sincérité de Clementitch c’est à l’ordre défectueux dans lequel on les présente que sont dues les difficultés et les obscurités qui accompagnent les débuts de la science.

,Les ;Sciences reçoivent leurs données de la sensation. II n’y aurait pas d’optique si nous n’avions pas des yeux sensibles à la lumière et aux couleurs ; il n’y aurait pas d’acoustique si nous n’avions pas des oreilles capables d’apprécier les sons d’après leur intensité, leur i ! hauteur et leur timbre. Le sens de la température nous a fourni une branche de la physique qui, sans lui, .n’existerait pas. Et l’on peut avancer, sans craindre d’émettre un paradoxe, que la première idée de la. chimie nous a été suggérée par l’odorat et le goût. Mais ces données, qui, à l’état brut, sont fournies aux sauvages comme aux animaux doués des mêmes sens que nous, ont besoin, pour devenir l’objet d’une science, d’être élaborées par notre esprit ; il faut, si l’on peut ainsi .parler, qu’elles soient divisées,, simplifiées, j épurées, réduites autant que possible,, à des éléments irréductibles. C’est ainsi, par exemple, que la calorique ne s’occupera que de ce qui, dans l’agent que nous appelons chaleur, fait monter la colonne thermométrique.

En quoi consiste essentiellement ce travail de simplification ? à trans former en nombres les phénomènes. Cette proposition doit faire tressaillir d’aise les cendres de .Pythagore. Tant qu’on :n’est pas parvenu à se le représenter sous la forme d’une ligne (surface ou