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[ 32 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE -ET DE MORALE.

sales sont mobiles, comme ce qui se réalise ; elles se pénètrent, & sales sont mobiles, comme ce qui se réalise ; elles se pénètrent, se combinent, s’échangent. Donc, pourvu que la grande série, c’est-à-dire la conscience, continue, les séries particulières peuvent prendre fin. Il suffit pour cela de l’intervention d’un élément différentiel bien marqué, ou même d’un acte de volonté. Et alors, on peut bien dire que les coordinations particulières aboutissent. S’agit-il des séries d’abstraits, par exemple des séries qualitatives ? ̃L’avantage qu’apporte le phénoménisme est encore plus évident. En effet, cette doctrine nous met d’emblée en possession du dernier terme à savoir la conscience elle-même. Nous affirmons celle-ci comme unité suprême par le fait que nous éliminons de la science jusqu’à la mention de ce qui n’est pas pur phénomène. Au point de vue de l’objet ultra-phénoménal, on n’a jamais le droit de clore la série des unités, car, d’une part, on ignore ce que cet objet peut fournir, et, d’autre part, la simple qualification d’objet équivaut, à

!E une entière indétermination. Au point de vue de l’objet phénoménal, 

au contraire, on est obligé d’arrêter la série des unités à la conscience, et cette unité suprême, étant positive, offre une détermination suffisante pour la pensée. Objectera-t-on que la conscience elle-même échappe partiellement à la coordination ? Toutefois, il serait contradictoire de continuer le mouvement d’unification après elle. Et puis, l’esprit qui s’est élevé jusque-là n’est pas condamné à un retour brusque ou inutile. De l’unité suprême, il passe insensiblement aux synthèses qui s’y rattachent et qui le ramènent avec profit vers le monde des individus. Portant avec lui l’objet, il n’est pas tenu de persévérer infiniment dans la même voie. La grande série continue, cela suffit.

Aurions-nous maintenant poussé jusqu’au bout l’artifice de la dialectique théorique ? Et n’y aurait-il plus de progrès possible Ë que dans le détail de la coordination confié aux sciences particulières ?

Nous ne savons. Ce que nous sommes en droit de dire, c’est 

que, même à ce troisième degré, la coordination ne saurait être parfaite. Elle s’est débarrassée de beaucoup d’obstacles, et cependant elle en rencontre encore. Nous avons dit qu’est-ce qui pourrait entraver l’esprit dans le passage du sujet à l’objet ? Mais ceci

!!r comment l’un des deux faits du rapport intellectuel peut-il nier 

l’autre et se sentir nié par lui ? Comment les faits de conscience -peuvent-ils être rapprochés de façon à s’exclure nécessairement ?