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368 REVUE DE. MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

des svIFabesï Ce s-enrede .transfnr-nmf.inn n’«at («nnrocahlo nu* £, ; ia«  des syllabes ? Ce genre de transformation n’est concevable que si les impressions auditives organisent des- mouvements naissants, capables de scinder la phrase écoutée et d’en marquer les articulations. Il se constitue- donc comme un schème moteur de la parole entendue. Ce qui prouve bien l’existence de ce schème, c’est l’ensemble des cas pathologiques qui témoignent que dès-sensations auditives sç convertissent d’elles-mêmes- en mouvements, articulatoires. C’est par ce schème que s’établit la communication entre la perception qu’il continue et le -souvenir qui tend à se réaliser par lui de telle sorte que c’est sur lui que doit porter la lésion qui empêche la reconnais-sance. Par conséquent l’impuissance de la perception à évoquer des souvenirs auditifs ne prouve en aucune façon l’abolition complète de ces derniers. Au fait, il existe des cas de surdité verbale dans lesquels on constate à la- fois, pour les impressions la possibilité de se présenter, pour les souvenirs auditifs la possibilité de se rappeler. Qu’est-ce donc qui peut empêcher la perception et le souvenir de se rejoindre, sinon un trouble grave dans les connexions sensori-motrices qui ont pour rôle de décomposer la continuité sonore des mots et de permettre aux souvenirs de s’appliquer aux perceptions correspondantes ? On voit en effet des malades atteints de surdité verbale, incapables de réagir aux bruits ou de distinguer les sons qu’ils entendent. On en voit au contraire qui réussissent à reconnaître = la parole dès qu’au lieu de leur être présentée dans sa totalité indistincte, elle leur est décomposée et scandée syllabe par syllabe. Ce sont donc des mouvements intérieurs de décomposition et de répétition qui font que le souvenir peut se relier matériellement à la perception, qui rendent possible la reconnaissance automatique et qui préparent la reconnaissance intellectuelle. Mais c’est surtout quand il s’agit de rendre compte de la reconnaissance intellectuelle qu’il faut repousser la théorie d’après laquelle l’esprit remonte par une marche mécanique des sensations aux images et des images aux idées. Dans le cas qui nous occupe, c’est bien au contraire des idées que l’on part pour descendre de là aux images et enfin aux mots. Nous ne pouvons pas comprendre la parole d’autrui si nous ne nous plaçons d’emblée dans la série des idées qui vient s’exprimer en elie, si nous n’adoptons pas tout d’abord une attitude intellectuelle analogue à celle de l’interlocuteur. Et le passage des -idées aux a images auditives, des images auditives, aux mots est un progrès, non une suite de choses. C’est pourtant .comme une suite de choses qu’on