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Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/39

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L’ÉVOLUTIONNISME ET LE PRINCIPE DE CARNOT« 

On a discuté, dans cette Revue, la question de savoir dans quelle mesure l’évolutionnisme est compatible avec le principe de Ja conservation de l’énergie •. Le seul fait qu’on a pu se poser cette question montre à quel point deux idées scientifiques, séparément vraies, peuvent conduire à des conclusions contradictoires, celui qui porte sur l’une d’elles son attention exclusive, sans qu’il y ait cependant entre les deux .idées elles-mêmes aucune incompatibilité. M. Couturat en a donné un exemple plus caractéristique encore 2 en – remarquant, après M. H. Poincaré, que les deux principes de la thermodynamique, le principe de la conservation de l’énergie et le principe de Carnot, semblent, quand on s’en tient à l’un d’eux, donner sur l’avenir du monde des vues différentes et l’on sait bien pourtant qu’ils sont aussi vrais l’un que l’autre. Le principe de la conservation de l’énergie nous apprend qu’il y a, dans le monde, quelque chose qui demeure il est naturel qu’il F ait suggéré l’idée d’un monde qui tourne toujours dans le même cercle de phénomènes, dont l’histoire se répèle, sans qu’il y ait ni progrès ni détérioration. Si une philosophie évolutionniste regarde le monde comme susceptible de s’améliorer sans cesse, elle professe ’que son avenir ne ressemble pas son passé il semble malaisé de la mettre d’accord avec’la théorie que l’on veut voir sous le principe vde la conservation de l’énergie. --=<

D’autre part, le principe de Uarnot, ou principe de la dégradation de l’énergie, nous enseigne que, dans un système matériel livré à f lui-même, tel que peut être imaginé l’univers à l’heure présente, il y a quelque chose qui s’use et se détériore sans cesse ; que tous les . L. Weber, L’évolutionnisme et le principe de la conservation de I’énersie Revue de métaphysique et de morale, t. II, p. 87. "ieigie, . Coulurat, Revue de métaphysique et de morale, t. I, p. 564. <