Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/397

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’"̃̃ t>. parodiv A propos de la dépopulation. 39.3 ,ou moins -vraisemblable-, et non une loi explicative, démonstrative, et partant, "certaine ; car elle n’exprime ni un fait mécaniquement nécessaire, ni une tendancê universellement affirmable de la nature humaine.’ Il se peut que, dans tel lieu donné, le développement de l’industrie ne produise pas d’accroissement de la population, s’il coïncide avec un trop grand développement de la débauche ; et il se peut que, dans tel autre, l’introduction des machines n’en produise pas l’abaissement, si elle s’accompagne de mesures fiscales propres à encourager les fortes natalités. – Mais, en revanche, ce qui reste vrai, ce qui peut être l’objet d’une loi, c’est que l’accroissement du bien-être d’abord, à la suite de progrès industriels, puis du paupérisme, tendent à produire un état d’esprit, daps lequel le chef de famille est plus disposé, d’abord à augmenter, plus tard à restreindre sa famille. Or, cet intermédiaire une fois mis en lumière, il devient .évident que toute autre cause initiale qui viendrait à produire ce. même état d’esprit, produirait les mêmes effets ; et que toute cause qui viendrait à le modifier dans la conscience individuelle, en supprimerait les effets. En un mot, les causes économiques n’agissent qu’en tant qu’elles fournissent aux hommes des motifs de se déterminer en tel sens ou en tel autre.

Si nous appliquions ces remarques au problème qu’étudie M. Dagàn, au problème de la dépopulation tel qu’il se présente de nos jours, nous aurions donc à déterminer avant tout quelle en est la cause immédiate ou prochaine. Comme ce n’est que sur la méthode et la direction à donner aux recherches que nous voulons insister, nous n’essaierons pas scientifiquement cette détermination. Remarquons seulement que cette cause ne peut être que mécanique ou psychologique. Elle serait mécanique si elle consistait par exemple dans un affaiblissement de la force prolifique, et comme dans une décadence des puissances physiologiques de la race mais on ne s’expliquerait guère, en ce cas, que le ralentissement de la natalité se produise, bien qu’à des degrés divers, dans tous les pays et chez toutes les races de l’Europe. Et aussi bien, parmi les nombreuses théories explicatives que passe en revue M. Dagan, deux seulement recourent à ce mode d’explication ; et, à bon droit, l’auteur les écarte