B. BRUNHES. – l’ÉVOLUTIOSNISME ET LE PRINCIPE DE CARKOT. 37 qualité inférieure ce sont là les transformations naturelles ou spontanées. Transformer de la ’chaleur en travail mécanique, ou faire remonter de la chaleur prise à un corps froid sur un corps plus chaud, voilà au contraire des transformations artificielles, que, nous ne voyons jamais se produire d’elles-mêmes, et que nous ne pouvons réaliser que moyennant la production’ simultanée d’une transformation naturelle au moins’ équivalente. Dans la machine à vapeur, on ne transforme en travail qu’une petite fraction de la • chaleur de la chaudière et pour que cette transformation artificielle soit rendue possible, il faut que le reste, c’est-à-dire ’la plus grande partie de la chaleur prise la chaudière, aille tomber dans le condenseur ; et si l’on tient compte de tout,, il y a dans la machine à vapeur, comme dans tout système isolé, un excès de transformations naturelles, et en définitive une dégradation d’énergie. Les autres formes de l’énergie énergie électrique, énergie chimique, sont toutes, en général, dès énergies de qualité supérieure à l’énergie calorifique, et tendent toujours à se transformer en chaleur ainsi^ /dans un système absolument clos, si l’énergie se conserve en quantité, elle ne se conserve pas en qualité ; tout mouvement visible et toute forme’ élevée de l’énergie disparaît peu à peu pour donner lieu à une production de chaleur, qui se répand elle-même uniforméf ment dans le système.
-Si l’on croit pouvoir considérer l’univers entier comme un système matériel soustrait à toute influence extérieure à lui, oh.peut lui appliquer le principe de l’équivalence de la chaleur et du travail, ou, pour le désigner sous sa forme plus générale, le principe de la conservation de l’énergie. ̃
Mais dès lors, on doil lui appliquer également le principe de J Carnot. L’énergie totale se conserve, mais se dégrade elle ne se ’perd pas, mais elle se transforme continuellement en énergie de moins bonne qualité Glausius dit que Y entropie de l’univers va sans cesse en augmentant ; on rend son énoncé plus facilement intelligible enintroduisantréwej’^î’ewfiiisa^e de M. Gouy si l’énergie totale de l’univers se conserve, son énergie utilisable se perd sans cesse, et se perd sans compensation. Le monde est un système coriservatif, mais un système conservalif qui s’use. Il n’y a là de contradiction que si l’on veut attribuer à ces mots le sens qu’on leur donne en langage courant il n’y a nulle contradiction si l’on prend ces mots dans leur sens scientifique. `