C. BOÎTGLiÊ. – ANTHROPOLOGIE ET DÉMOCRATIE. 445 comparer, à un certain nombre de « cantonaux » un certain nombre d’ « intercantonaux ». Il devenait évident que la dolichocéphalie était, en quelque sorte, marque de mobilité. Mettez en présence, dans un même milieu, têtes longues et têtes rondes celles-ci- seront prédestinées à demeurer sur place, et les autres, àcourir le monde pour chercher fortune. Ainsi s’opérera la « dissociation par déplacement » dés éléments sociaux.
D’autres observations, plus révélatrices encore, vont- nous permettre de pénétrer plus avant dans la psychologie comparée des brachycéphales et des dolichocéphales. La plus grande mobilité de ceux-ci les faisait déjà présager plus énergiques, plus actifs, .plus entreprenants, plus intelligents. Et, en effet, comparons les "indices céphaliques des individus distribués par classes que nous consultions les morts ou les vivants, en mesurant les crânes dans les ossuaires de Montpellier ou les têtes dans les écoles de Carlsruhe, nous rencontrons, dans les classes supérieures par l’intelligence, la plus grande proportion de dolichocéphales. M. de Lapouge ajoute, on comparant la carte du rendement des impôts avec la carte de la répartition des indices céphaliques dans nos départements, qu’il y a des correspondances certaines jusque entre la richesse et la dolichocéphalie Ainsi, non seulement la mobilité et l’ « urbanité » mais la supériorité des richesses et de l’intelligence s’expliquerait par une supériorité crânienne. La crâniométrie nous donnerait la clef non pas seulement de la dissociation, mais de la « stratification des éléments sociaux ».
.Et sans doute, l’examen de bien d’autres caractères anthropologiques confirmerait ou étendrait les « lois » révélées par l’examen des caractères céphaliques. M. Chalumeau 2 a démontré l’influence de la taille sur la constitution des classes sociales. M. Ammon, en comparant non pas seulement les proportions des têtes,, mais les couleurs des cheveux et des yeux, a cru découvrir que le type parfait de la race supérieure était grand dolicho-blond. Peut-être des cartes de l’indice nasal permettraient-elles de formuler pour l’Europe des propositions analogues à .celles que formule M. Risley pour l’Inde, et que M. Senart cite avec une stupéfaction légitime3 « C’est . Les corrélations financières de l’Indice céphalique, dans la Revue d’Economie politique, mars 1897.
. Dans les Pages d’histoire, Genève, 1896.
. Les castes dins l’Inde, tevue des Dsux- Mondes, 1894, V, p. 323.