Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

NOUVELLES ESQUISSES DE PHILOSOPHIE CRITIQUE (Suite ••)

Sixième abticle (suite).

ESSAI SUR

LES FONDEMENTS DE LA RELIGION

ET DE LA MORALE

v

QU’EST-CE ODS LA RELIGION ?

La religion n’est pas une simple théorie ; elle est une vie supérieure dont la moralité fait partie intégrante. Cette- définition ne s’accorde guère, sans doute, avec l’opinion commune ; mais c’est, que l’on n’a généralement aucune idée claire de l’essence de la vraie religion. Qu’entend-on, en effet, d’ordinaire quand on parle d’une religion ? Prenez un objet quelconque, attribuez-lui une puissance surhumaine et des qualités humaines, telles que la conscience de soi, la volonté, etc., adressez-lui des prières, des offrandes et des adorations ; voilà une religion toute faite. L’objet adoré peut être le plus infime et le plus insignifiant du monde, une pierre ou un morceau de bois ; il suffit qu’un sauvage lui prête une nature consciente et lui adresse des prières, pour que cette pierre ou ce morceau de bois compte pour un dieu et pour que son culte prenne place au nombre des religions. En reconnaissant la parenté . Voir les numéros de la Revue de Métaphysique et de Morale de mars, de juillet et de novembre 1895, de mars, de mai et de septembre 5896.