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sont mutuellement nécessaires. Sans le dalum des sens, la Dialectique est vide et purement formelle ; sans la dialectique, le datum des sens serait lettre morte ; la nature ne recevrait aucune interprétation et n’aurait aucun caractère nécessaire.

L’analyse du sentiment (feeling) ou de la Réceptivité nous donne, comme catégories a posteriori l’Être, la Quantité, la Qualité, le Repos et le Mouvement, les Relations, entre les êtres individuels, de quantité ou d’espace, de qualité ou de degré, de coexistence et de succession. Ce sont toutes données des.sens qui deviennent des prédicaments une fois que la Raison les a affirmées et généralisées. Si l’on ne peut, du point de vue dualiste, les déduire génétiquement d’un principe d’unité, il en va différemment des catégories a priori. Les moments du processus dialectique dont celles-ci se tirent sont ceux d’un mouvement unique, celui par lequel la Raison-Volonté affirme. Ces moments nous les connaissons, et, si nous faisons abstraction du mouvement qui fait commencer le processus luimême et qui, volonté pure, n’est pas in rébus, ils nous fournissent les catégories suivantes Être-universel (absolument infini et fondement de toute détermination possible), Possibilité, Négation, Raison suffisante, Essence et Finitude, Identité, Fin ou But (cause finale). Cette dernière catégorie nous est donnée du moment que celle de cause formelle ou qualitative l’est et le processus entier étant un processus de médiation est un processus causal, car on ne peut dans la pensée séparer l’une de l’autre et toutes deux à leur tour renferment implicitement une nouvelle catégorie, celle de nisus cinétique ou initiateur du mouvement,, c’est-à-dire de cause efficiente. La liste des catégories a priori, sera complète quand nous y aurons ajouté deux catégories dérivées celle de nexus causal reposant, nous l’avons vu, sur la catégorie de cause et sur la catégorie d’identité, et celle d’organisation provenant de l’union de la catégorie téléologique (a priori] et du fait a posteriori que ce sont des complexes qui sont présentés à nos sens. L’on voit par ce qui précède que les catégories a priori nous contraignent à concevoir le tout des choses donné a posteriori comme ̃« l’Être procédant, à sa propre détermination causalement et téléologiquement n. La Nature est donc un système ordonné, une unité organique, et cette conception est implicitement contenue dans le simple acte de Perception, puisque dans celui-ci sont enveloppées toutes les catégories a priori. Et nous avons le droit de faire servir les catégories i interpréter la