Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/623

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G. BEMACLK.. La métaphysique de « Scotus Novanticus ». si même de non-acceptation s’exprime son indépendance. La Raison (et l’esprit humain est essentiellement Raison pour notre philosophe) agit de même dans la perception elle décerne l’existence, la réalité à ce qui se manifeste conforme à ses lois et uniquement sous cette condition de conformité. La Raison ou l’esprit humain s’affirme ici Réalité intégrale et dispensateur de la Réalité. Théorie profonde, à notre sens, telle que peut l’élaborer l’esprit quand se dégageant des préjugés de l’expérience sensible, de la domination de « la Nature »,. il reconquiert sur l’illusion réaliste la dignité et l’intégralité de son existence. Tout un système de monisme idéaliste pouvait sortir de cette théorie non pas nécessairement peut-être celui de Fichte ; Scotus Novanticus a d’ailleurs montré dans son livre, que l’on s’étonne de ne voir ni connu, ni traduit, hors d’Angleterre, un tel talent de dialecticien, une vigueur et une continuité de pensée si remarquables qu’on aurait pu attendre de lui un système nouveau (ce qui n’est jamais un mal). Nous sommes tenté de lui reprocher une trop grande modestie après avoir élaboré une théorie personnelle de la perception, il a modestement borné ses visées à consolider par s elle des doctrines anciennes, dont les fondements étaient ruinés. Nous ` ne pouvons nous empêcher de penser qu’il pouvait faire davantage et cette conviction est confirmée par ce fait, que nous avons essayé de mettre en lumière, que la pensée initiale du système brise en maint endroit le moule ancien dans lequel elle est renfermée. Et c’est pourquoi nous avons tenté de saisir l’esprit de la doctrine, même au mépris parfois de la lettre, croyant que c’était le seul moyen de rendre pleine justice au philosophe.

G. REMACLE.