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II

OPPOSITION DES PHÉNOMÈNES

Théoriquement, l’aspect-répétition des phénomènes est le plus important à considérer. Mais leur aspect-opposition, pratiquement, au point de vue des applications de la science, présente un intérêt majeur. Et jusqu’ici, depuis Aristote, il n’a cesse d’être, sinon tout à fait méconnu, du moins confondu dans le pêle-mêle des différences quelconques.

Ici, comme plus haut, nous dirons que le progrès des sciences a consisté à remplacer de vaines, superficielles et grossières oppositions en petit nombre, aperçues ou imaginées tout d’abord, par des oppositions subtiles et profondes, innombrables, péniblement découvertes, et à remplacer des oppositions extérieures par des oppositions intérieures au sujet considéré. Il a consisté aussi, ajouterons-nous de même, à dissiper des dissymétries ou des asymétries apparentes et à leur substituer beaucoup de dissymétries ou asymétries cachées et plus instructives.

Cherchons les oppositions dans le ciel étoile. Le jour et la nuit, et d’abord le ciel et la terre, ont commencé par faire antithèse, et les cosmogonies religieuses, les embryons de l’astronomie et de la géologie naissantes ou aspirant à naître, ont vécu de cela. Puis des oppositions plus vraies, mais encore mal comprises ou toutes subjectives ou superficielles, ont apparu : le zénith et le nadir, ce qui n’est que l’antithèse du haut et du bas poussée à bout, — les quatre points cardinaux opposés deux par deux, — l’hiver et l’été, le printemps