Page:Revue de métaphysique et de morale, 1898.djvu/234

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condition de leur itinéraire, de leur évolution, toujours plus ou moins irrégulière et pittoresque, et de plus en plus à mesure qu’elle se prolonge. Or l’aller et le retour rythmique ne présentent quelque précision que dans le pas, nullement dans l’itinéraire. Il en est ainsi, même du rythme quantitatif, de ces hausses et de ces baisses générales que la statistique permet de mesurer dans le cours d’une civilisation en voie de développement. Il est extrêmement rare ici que l’augmentation et la diminution constatées soient égales et semblables, que les courbes ascendantes de la richesse, par exemple, du prix des valeurs de Bourse, de la foi religieuse, de l’instruction, de la criminalité, etc., se reflètent renversées dans des courbes descendantes de même nature et de même allure. Cela est bien connu des statisticiens. J’ai noté ailleurs le caractère irréversible d’une foule d’évolutions sociales, et précisément des plus importantes. je n’y reviendrai pas.

Concluons que, sous ses deux grandes formes, l’opposition révèle et accentue toujours davantage son caractère simplement auxiliaire et intermédiaire : comme rythme, elle ne sert qu’a la répétition directement, a la variation indirectement, et disparaît quand celle-ci apparaît. Comme lutte, elle n’est bonne qu’à provoquer l’adaptation, dont nous allons nous occuper maintenant.