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II. Le problème de l’éducation est posé par Rousseau dans les mêmes termes. Ne se demande pas quelle est l’éducation convenable


    gogie rationnelle, le premier à partir du principe que l’éducation forme l’homme social.

    L’intérêt de ces notes de cours est donc évident.

    Sous leur forme actuelle, elles donnent en effet tout l’essentiel, preuve et appareil critique de la preuve, des vues de Durkheim sur la pédagogie de Rousseau.

    Elles sont facilement lisibles et suggestives. Notes de cours, elles sont d’une pensée parfaitement élaborée, organisée et agencée.

    Elles sont suffisamment démonstratives, et tout le nécessaire, en textes et citations, y est.

    C’est plus que du travail en élaboration. C’est du travail fini.


    Un mot sur la présentation du manuscrit.

    Il est, autant qu’il a été possible, une reproduction fidèle des notes et de leur disposition.

    Durkheim prenait le plus grand soin d’une rédaction complète de chacune de ses leçons. Au début de son enseignement, il prenait même la peine d’écrire chaque phrase en entier. Ce n’est qu’à la fin, en pleine possession de soi, qu’il renonça à cette perte de temps et se contenta, par l’indication du thème de chaque phrase, de s’assurer lui-même et pour lui-même qu’il était maître du détail de sa pensée.

    Il ne partait pour son cours qu’avec un résumé extrêmement bref, en général les titres de chapitres. Mais avec tous ses textes soigneusement repérés, annotés et en ordre. Il parlait sans notes, mais ne négligeait rien pour donner à l’élève la sécurité du texte original.

    Les textes publiés en petit caractère étaient lus, à leur place, et doivent être lus comme ils l’étaient dans la leçon.

    Nous n’avons pu retrouver l’Édition que Durkheim appelle, dans ses notes, in-12.

    Nous avons collationné tous les textes avec l’Éd. de l’Émile, Londres, 1781, t. 1.


    Il y a quatre leçons. Les titres des leçons manquent, et nous avons renoncé à les reconstituer. La première est évidemment consacrée à la Méthode et aux principes de la pédagogie de Rousseau. — La deuxième à l’Éducation et la Nature. — La troisième à l’Éducation par les choses, et aux rapports qui s’ensuivent entre le Maître et l’Élève. — La quatrième, à la Conception de l’Éducation Négative et à l’application de cette théorie à l’Éducation Morale.

    Les deux premières leçons n’existent que sous une seule forme. Sauf la fin de la deuxième leçon (C. Les Choses, p. 164) qui est reprise dans la deuxième rédaction de la troisième leçon.

    La troisième et la quatrième leçon ont été professées sous des formes successives. — La deuxième est évidemment la seule définitive, puisque c’est à elle que se réfère le numérotage, au crayon bleu, des textes, par la main même de Durkheim. — Nous la publions donc la première.

    Il avait cependant conservé le manuscrit de la première forme qu’il avait donnée à son Syllabus de Leçons. C’est qu’évidemment il pensait que son éditeur pourrait utilement s’y référer, et remplacer des indications trop brèves par des phrases empruntées à la forme primitive.

    Nous avons cru devoir éditer également cette première rédaction, en annexe à la seconde, sans répéter les textes qu’on retrouvera aisément.


    Les passages imprimés en italique, soit dans le texte de Durkheim, soit dans les textes de Rousseau, ont été soulignés par Durkheim. C’était ceux qu’il lisait ou développait au cours de la leçon avec une particulière attention.