Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 1, 1910.djvu/18

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de Darwin et de ses correspondants nous montrent combien d’idées, exploitées par la suite, avaient été entrevues, discutées et volontairement abandonnées par les premiers apôtres de la sélection naturelle. On the Law of History, par Wiluahî Eekest Hockiso, University of Californla Publications, vol. 2, no. 3, pp. 45-65, Berkeley, the University Press, 1909. – La méthodologie de l’auteur est très éclectique. Il essaie d’incorporer le matérialisme historique à une philosophie du progrès qui, malgré tout, reste idéaliste. Sous ta pression du besoin économique, l’homme devient capable de prévision, de pensée cette pensée devient son tour un facteur de progrès, et, d’autre part, prise en soi-même, elle accroit la c< valeur » de l’être humain. Nous pouvons, en définitive, énoncer comme ilsuitnotre loi de l’histoire la valeur est constamment accrue (1) par une extension primitive de pouvoir, suivie en retour d’une augmentation de liberté; (2) par une extension primitive de liberté, qui entraîne une augmentation de pouvoir. Dans cette croissance à deux facteurs, ni l’une ni l’autre des deux variables ne peut être considérée comme étant, chronologiquement, ni absolument antérieure, ni absolument indépendante, par rapport à l’autre. Quel est l’élément fonâamentaiement réel? il faut laisser à la métaphysique le soin de le déterminer (p. 65). L’anglais philosophique que l’on écrit en Amérique

n’est pas celui qui s’emploie à Oxford ou à. Cambridge un philologue compétent n’aurait pas de peine, sans doute, à reconnaitre que les étudiants; de là-bas ont appris la métaphysique aux universités d’Allemagne.

Tra il dïritto di natura e il commumeiiismo, par Rouolfo Mondolfo, i

vol. in-8 de 170 p., Mantova, Prem. Tip. degli Operai, 1909. C’est le premier fascicule d’une étude sur les rapports qui existent entre la Déclaration des Droits de, l’homme et le Manifeste communiste, entre la Révolution française et le Socialisme. Selon l’auteur, le caractère antisocialiste reconnu parfois à la Déclaration des Droits et le caractère anti-démocratique reconnu au Manifeste proviennent d’une confusion et d’une omission. On confond personnalité et individualité, et ainsi l’on néglige de remarquer que le droit naturel, dès avant Kant, comporte un élément social le concept universel de l’homme, supposant égalité et réciprocité des droits. On oublie de replacer la Déclaration des Droits et le Manifeste dans le courant d’idées qui leur a donné naissance, et ainsi l’on néglige de §OS. – Ce volume contient dix essais, de écrits à des dates diverses, auxquels une m< mêmeinspiration.nettementdarwinieaDe, la donne une sorte d’unité. Le premier est et une discussion des conclusions formulées pr< par Lord Kelvin et Tait sur l’âge de la terre, d’après lesquelles la terre ne serait Ee pas assez vieille pour que la transforma- Pu tion des espèces ait pu s’accomplir. Le ke second traite de la définition de l’espèce. mi L’auteur examine spécialement la valeur tic du critérium conservé même par certains lis évolutionnistes comme Huxley l’inter- pr reproduction. Le troisième oppose les So théories de Darwin et de Weissmann à l’h celles de Lamarck et de Spencer. Le pe quatrième et le cinquième sont consacres un aux théories de l’hérédité et à la question pr de la transmission des caractères acquis. de Deux autres études, l’une sur t’anthropo- ni logiste J.-C. Prichard, l’autre. sur Huxley, l’h ont un intérêt surtout historique. Enfin ac les trois derniers essais forment un véri- po table ouvrage sur le mimétisme et les ta couleurs protectrices, qui se termine par pr un catalogue des principaux cas de mimé- au tisme que présente le règne animal, prin- crcipalement le groupe des lépidoptères. l’a L’originalité de cet ouvrage est, peut- co on dire, la pureté de la tradition darwi- m nienne. L’auteur veut montrer que la lu doctrine du maître n’est nullement atteinte Qi par les théories nouvelles sur la disconti- il nuité des variations (mutations de De de Vries) ou sur la pureté des gamètes (lois lo de Gregor Mendel). U insiste sur le mimé- n’ tisme pour bien montrer qu’aucune doc- à trine de l’évolution, & part la doctrine de n’ la sélection naturelle, ne peut rendre ni compte de cette immense collection de a{ faits. Le représentant des idées de De Vrîes d’ en Angleterre, Bateson, est plusieurs fois pris à parti, et De Vries lui-même traité m cavalièrement. Sans qu’il soit possible de v< se prononcer sur la valeur de la théorie di des mutations, on peut en effet concevoir fa quelques doutes sur la portée d’une doc- e: trine qui,’bien qu’exprimée en de gros d< volumes, est en somme fondée sur un ei exemple unique, celui de PGEnothera li lama.rckiana. M. Poulton, après O-A. Bou- si lengcr. suggère que cette plante pourrait d bien n’être qu’un hybride qui aurait donné ti une descendance polymorphique confor- d niêment aux lois de Mendel. Enfin, au sujetdu mendêlisme lui-même, M. Poulton e remarque que la découverte de Mendel d était impliquée dans les conclusions déjà u publiées de Weissman. d

Cet ouvrage invite donc le lecteur à c accepter avec prudence les récents per- i fectionnements de la théorie transfor- d miste. De nombreux extraits des lettres d