est convaincu définitivement que la vraie intégralité de la vie est tout à fait impossible dans ce monde-ci où le péché et la mort dominent. Cet idéal sera réalisé dans la « résurrection générale » qui exprime la fin du monde dans un double sens — dans le sens de son but absolu et de la fin du « processus » de l’évolution mondiale.
W. Karpow : Stahl et Leibniz (Fasc. 114). — L’auteur expose dans cet article la mission historique du vitaliste Stahl et ses conflits avec Leibniz qu’il considère comme le représentant du mécanisme de son temps.
Stahl a donné une doctrine profonde et complète de l’âme, comme source unique de toute la vie organique. Cette doctrine doit avoir un intérêt capital, même pour notre temps qui est témoin d’une nouvelle lutte acharnée entre la conception organique de la nature avec le concept mécaniste du monde.
Les idées physiologiques et pathologiques de Stahl sont développées dans son grand travail Theoria medica vera paru en 1708. L’âme est « la source de tous les mouvements dans la nature ». L’âme humaine, qui est tout entière dans la vie immédiate, ne se souvient pas de ce fait, le souvenir se produisant indirectement par la réflexion. C’est cette thèse qui résume la conception de Stahl et qui doit être considérée en même temps comme la prémisse fondamentale de la philosophie organique de la nature.
Dans ces raisonnements de Stahl, Leibniz a remarque l’apparition de ces mêmes doctrines sur les « natures plastiques » et les « archées » qu’il combattait auparavant : il jugeait donc indispensable de réfuter les doctrines de Stahl. Cette longue polémique a eu pour résultat la séparation complète de ces deux esprits éminents qui cependant admettaient tous deux la nécessite d’une conception organique de la nature. Selon l’auteur, la Philosophie de la Nature de Leibniz n’est pas tout à fait achevée, elle aurait pu être organique seulement si Leibniz avait admis aussi « les natures plastiques » comme la base des corps organiques.
Le centre de gravité de la philosophie de Leibniz se trouvait dans les monades, « ces vrais atomes » de la nature, que le philosophe a identifié avec l’âme immatérielle. En donnant un aperçu général sur le sort des doctrines liées aux noms de Stahl et de Leibniz, l’auteur conclut que la lutte de Stahl et de Leibniz, du mécanisme et du parallélisme d’un côté, d’une vivante action réciproque de l’âme et du corps d’autre côté, continue jusqu’à nos jours.
L. Lopatin : Le spiritualisme comme système moniste de la philosophie (fasc. 115). — La vérité philosophique ne peut être cherchée, selon l’auteur, que dans les systèmes monistes qui doivent supposer l’uniformité intérieure de la nature
fondamentale des choses, autant que celles-ci
ont une existence propre à coté de
nous et indépendamment de nr-us.
Il analyse donc en détail les trois types
principaux de la conception moniste du
monde : 1° le matérialisme ; 2° l’agnosticisme
ou le nouménalisme ; 3° le spiritualisme.
Pour bien juger de la valeur (le ces
trois théories métaphysiques, l’auteur
admet comme critère que cette dernière
théorie métaphysique est seule capable
de rious rendre intelligible le contenu
immédiat de notre expérience subjective,
qui atteint son but. En démontrant que
ni le matérialisme, ni le nouménalisme
ne répondent à cette condition principale,
l’auteur analyse en détail le spiritualisme.
Le spiritualisme admet comme point
de départ de ses spéculations que la vraie
réalité se trouve seulement là où est
présent l’élément spirituel ou subjectif
de l’être.
Du point de vue spiritualiste les résultats
de l’expérience extérieure sont seulement
relatifs. Le spiritualisme ne prétend
pas non plus posséder la connaissance
absolue des choses ; d’après cette philolosophie
nous pouvons avoir une connaissance
adéquate seulement de nousmêmes
et de nos états vécus intérieurs
dont nous sommes conscients.
Quant au reste du monde nous ne connaissons
que les qualités, les conditions
et les liaisons intérieures les plus générales
des choses existantes.
Le spiritualisme, conformément à ses
idées fondamentales, se refuse enfin de
donner une construction aprioristique de
l’évolution du monde et une déduction
détaillée de toutes les formes individuelles
de la vie. Selon l’auteur, le panlogisme
et le matérialisme ont seuls des
pareilles prétentions.
J. Kholopow L t nature de l’intuition
(fasc. lia). Tout en admettant que la
critique contemporaine du schématisme
rationnel est légitime, l’auteur n’accepte
pas cependant la conception instrumentaliste
de la vérité. Cette conception
supprime, selon lui, notre croyance au
caractère général de ta vérité et à notre
connaissance scientifique qui se fonde sur
cette vérité elle mène ainsi à une demicroyance,
à un demi-scepticisme, au rela-